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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (Écosse) par David Fauquemberg
Paris : Métailié, avril 2018
346 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 979-10-226-0761-2
Coll. "Noir - Bibliothèque écossaise"
Enfants perdus de Glasgow
Maddy Shannon est une jeune femme qui essaie de concilier son travail et ses frasques, notamment son besoin de compagnie masculine et son penchant, tout écossais, pour l'alcool. Cela pourrait ne pas prêter à conséquence si ce n'était que Maddy est la substitut du procureur à Glasgow et que sa vie pourrait interférer et nuire à la qualité des enquêtes qu'elle doit contribuer à faire aboutir. Ce n'est sans doute pas un hasard si le roman s'ouvre d'ailleurs par son arrivée sur un lieu de crime où elle va apparaître ridicule en quelques minutes devant les policiers et les spectateurs. Pourtant, l'affaire sur laquelle elle va aider à découvrir la vérité est complexe et particulièrement glauque car on découvre des adolescents (dont on peine parfois à connaitre l'identité tant la vie sociale est compliquée et le manque d'intérêt des familles - lorsqu'elles existent - est évident), assassinés dans des parcs. Qui est derrière ces crimes ? C'est donc, autour de Maddie, l'occasion pour différents policiers de mener une enquête classique : on interroge les voisins, on essaie de faire parler les pédophiles ou autres déjantés, on remue un peu les dealers et les gens qui trainent dans les zones d'ombre, on essaie de résister aux pressions politiques pour étouffer l'affaire ou l'accélérer afin d'apaiser l'opinion publique. Et les choses pourraient encore se compliquer lorsqu'un policier américain leur fait état d'un rapprochement possible avec une affaire identique qui se passe chez lui. Pendant ce temps, un sniper de l'IRA baguenaude d'un pays à l'autre pour d'obscures missions. Y aurait-il un rapport ?
Le fait que l'auteur du roman se soit auparavant engagé aussi dans l'écriture de séries télévisées policières (Taggart) doit jouer. Toujours est-il que l'intrigue classique est bien menée, que le style sait aller à l'essentiel tout en offrant des portraits de personnages qui ne sont pas que des silhouettes stéréotypées, que les maladresses ou la vie chaotique de la substitut permettent d'aérer la noirceur des meurtres tout en préservant un bon suspense et une bonne tenue. Il serait sans doute exagéré de crier au chef d'œuvre, et tout porte à croire que ce roman ouvre une série, tant le décor, les personnages et les situations s'y prêtent, mais on a connu des livres qui partaient sous de bien plus mauvais auspices que cette Femme infréquentable de bonne facture, qui s'avère être le travail solide d'un honnête artisan du genre.
Citation
Alan Coulter ne sortait presque plus du commissariat ; on aurait cru que c'était lui, le criminel. On lui posait des questions, on l'interrogeait. Tout le monde. Tous les échelons de sa propre hiérarchie, plus n'importe qui avec une épaulette et une envie de fourrer son nez dans cette histoire.