Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean Esch
Paris : Rivages, octobre 2009
354 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-7436-1954-1
Coll. "Thriller"
Cette folie qui nous contamine
Victor est un espion. Il a travaillé pour les services secrets américains et à ce titre a dû mener une difficile opération. Sans entrer dans les détails, cette opération lui a particulièrement coûté. Revenu traumatisé, il a de plus découvert ce qu'il avait permis d'espionner n'avait pas été utilisé : pourtant cela aurait permis d'éviter le 11-Septembre. Il est devenu fou.
Que fait-on d'un bon espion devenu fou ? Il est intégré dans une structure, le château où quelques fous traités par médicaments survivent avec leurs souvenirs. Actuellement ils sont un groupe de cinq aux parcours divers.
Ce petit groupe travaille avec un éminent psychiatre. Ce dernier va les quitter car il est nommé dans les hautes sphères du renseignement. Alors que le groupe vient pour sa dernière séance collective, ces membres découvrent que le professeur a été assassiné. Ils sont sûrs d'une chose : quelqu'un avait besoin de tuer le professeur et s'est débrouillé pour les faire accuser.
Le groupe, sans médicaments, uniquement avec l'expérience, s'enfuit afin de trouver la solution. Ils sont pourchassés par la police, par les services spéciaux : mais les poursuivants sont-ils chargés de les arrêter pour le compte des services secrets ou de les liquider pour le compte du mystérieux commanditaire de l'assassinat du psychiatre ?
James Grady s'est fait connaître du grand public il y a des années avec Les Six jours du condor. Depuis, il a été un peu traduit en France. Des ouvrages toujours de bonne facture. Avec Mad dogs, il renoue avec une thématique classique : la grande course de l'innocent pour prouver son innocence. Il complique la donne avec une équipe de fous furieux (tous ont leur psychose) qui en plus ont, de par leur profession, érigé la paranoïa en mode de vie. Les scènes d'action sont menées avec brio, quelques flashbacks explicitent les raisons sombres qui ont poussé les espions à devenir fous.
Les dialogues nous font entrer dans une logique tordue et l'un des personnages, ayant été conditionné pour obéir, vit comme paralysé si l'on ne lui ordonne pas quelque chose ce qui crée une tension supplémentaire. Victor raconte à la première personne cette histoire dans laquelle les lecteurs sont embarqués sans une seconde de relâche et le livre se dévore d'une traite. Lorsque les fous se trouvent confrontés à l'univers normal, les personnages de celui-ci sont montrés de telle sorte qu'on se demande qui est le plus fou, sans occulter les flashbacks qui montrent combien la situation politique a créé aussi cette folie. La lente dégradation des personnages en manque de médicaments est rendue avec force jusqu'à un final halluciné et splendide.
On en parle : Alibis n°33
Citation
On aurait du se rendre compte que quelque chose clochait dangereusement au cours de notre séance de groupe du mardi matin, pendant que Russell mentait en racontant qu'il avait garrotté le colonel serbe.