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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Caroline Nicolas
Paris : Sonatine, janvier 2020
606 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-35584-763-9
Amour et trahison sur fond de guerre
L'action de La Cité de feu, de la romancière anglaise Kate Mosse, se situe en 1562 dans le sud de la France au moment où les passions commencent à s'exacerber entre catholiques et protestants. Piet et Vidal sont d'anciens amis, mais leurs chemins se sont séparés. Piet est devenu une figure du protestantisme, qui a participé au vol d'une relique du Saint-Suaire afin de financer des activités des fidèles de sa religion. Vidal, qui le soupçonne du vol et est devenu un prélat catholique, le surveille afin de découvrir où a été cachée la précieuse relique. En parallèle, entendant des voix, sombrant dans la folie, une jeune noble devient veuve, en forçant le destin. Elle est la nouvelle châtelaine de Puivert, mais des bruits courent sur la possibilité d'une autre héritière, la fille que son mari aurait eu avec une servante. Elle décide donc de mener sa propre enquête, de retrouver Marguerite, cette héritière putative, et de s'en débarrasser. Ladite Marguerite, ignorante de cette menace, mène une vie tranquille à Carcassonne, travaillant dans la librairie paternelle, une librairie surveillée ces derniers temps car un libraire est toujours un peu soupçonné d'être un hérétique. Lorsque Marguerite et Piet vont se rencontrer, tandis que Vidal et la châtelaine s'allient pour les détruire, le tout alors que la guerre civile menace et gronde, les choses peuvent-elle s'arranger ?
Même si La Cité de feu est un roman conçu pour se lire de manière indépendante, les premières pages laissent penser qu'une vendetta risque de se perpétuer à travers le temps depuis les origines lors des guerres de religion. En tout cas, l'intrigue concoctée par Kate Mosse se déroule de manière indépendante et classique. On a le droit aux habitudes du genre avec de jeunes gens qui vont découvrir l'amour, des frères et sœurs impliqués dans les luttes, otages des uns ou mis en prison par les autres, des méchants qui ne reculent devant rien (une châtelaine qui séduit un homme d'Église, lui-même tortionnaire à ses heures, etc.), des cavalcades à cheval ou en diligence, des duels dans les ruelles obscures. Le tout est raconté avec soin sur fond de violence entre catholiques et protestants, et les derniers chapitres où l'ensemble des personnages principaux se retrouvent pour la résolution dans le petit village surplombé par le château de Puivert entre tout à fait facilement dans le schéma. On lit donc avec plaisir, on se laisse entrainer sur des chemins balisés, sans y découvrir aucune surprise, comme sur une route que l'on pourrait parcourir les yeux fermés, l'auteure ayant un avantage majeur : elle sait raconter son histoire dans un univers historique maîtrisé et surtout haut en couleur.
Citation
L'inquisiteur fit un bref geste de la main. Le prisonnier entendit le crissement d'une lame qu'on affûtait, vit les fers et les tenailles posés sur une table en bois à côté d'une cheminée. Le soufflet actionné pour attiser les braises.