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Mon cœur restera de glace
Grand format
Inédit
Tout public
192 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-7144-9333-0
Coll. "Littérature française"
Ce que la guerre révèle et cache
De nos jours, en Allemagne, un vieil homme, qui a participé au génocide durant la Deuxième Guerre mondiale, et qui était sur le point de mourir du cancer semble étonnement s'en remettre. Les médecins aimeraient en savoir plus, mais le malade ne veut parler qu'à un Français. Il veut discuter avec le descendant s'il en reste d'une famille de la Haut-Corrèze. Les historiens sont également surpris car l'homme a été connu dans un camp de concentration où il sévissait comme le Croquemitaine. Or, ce surnom a aussi été celui d'un résistant de Haute-Corrèze, peut-être d'ailleurs apparenté à celui qui est demandé pour venir recueillir les paroles de l'ancien nazi. Enfin résistant est peut-être un mot fort car ce "Croquemitaine" a été honni par les réseaux de résistance : il aurait plutôt été un tueur psychopathe qui aurait enlevé et torturé des soldats allemands avant de disparaitre au cœur de la forêt durant les derniers mois du conflit.
Le récit va ainsi alterner trois époques : la guerre de 1914-1918, peut-être à l'origine des troubles de la famille de Haute-Corrèze qui va se dérouler dans le roman ; la guerre de 1939-1945 avec la remontée d'un groupe d'Allemands qui se dirigent vers l'Allemagne en semant la terreur dans les petits villages (genre Oradour-sur-Glane) et la traque dans la forêt qui se retourne conte les soldats qui la pratiquent ; enfin, la discussion contemporaine en Allemagne entre un descendant français et un bourreau allemand. Si le final va révéler une grande surprise, le roman d'Éric Cherrière est plus un roman de littérature générale, évoquant les catastrophes de ce XXe siècle, qu'un roman policier. Certes, il y aura un retournement qui aurait pu s'apparenter au genre, ou une série de scènes de guerre qui ressemblent plus au travail d'un tueur en série qu'un récit sur la guerre, mais cela reste en arrière-plan d'un texte intelligent sur l'inhumanité dont nous sommes capables, qui a du mal à s'exprimer dans la vie quotidienne, mais sait profiter de la guerre et des désordres pour exploser. Et c'est en cela que le livre pourrait s'apparenter au roman noir.
Citation
Maman a essayé de me tuer. Elle croyait que j'étais trop petit pour me défendre, pour nous défendre mon frère et moi. Je sais qu'elle nous aime, mais quand elle nous regarde, c'est notre bonheur d'avant qu'elle voit.