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Grand format
Inédit
Tout public
272 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-84096-606-7
Coll. "Noir 7.5"
Actualités
- 27/04 Édition: Parutions de la semaine - 27 avril
- 19/11 Édition: Des dames dans le malheur retrouvent le sourire
- 08/10 Édition: Affaire Parigramme contre Marché Saint-Pierre
À plusieurs reprises nous avons évoqué ici, au fil de l'actualité, le roman de Lalie Walker, Aux malheurs des dames. Pour annoncer des signatures bien sûr mais aussi pour une raison beaucoup moins agréable : au printemps dernier l'on apprenait que les dirigeants du Déballage Dreyfus, la société qui gère le Marché Saint-Pierre, intentaient à l'éditeur Parigramme et à l'auteur un procès en diffamation, réclamant, outre des dommages et intérêts d'un montant astronomique - deux millions d'euros - le retrait pur et simple du livre des circuits de distribution. Tout cela parce que l'auteur a situé une intrigue romanesque tissée de meurtres et de crimes divers dans les allées du Marché Saint-Pierre et que les dirigeants du Déballage Dreyfus estiment que cela nuit gravement à l'image de marque du Marché. Il s'agit pourtant d'une Å“uvre de fiction purement imaginaire - qu'en est-il, alors, de la liberté créatrice qui devrait permettre à un artiste d'emprunter au réel des éléments puis de disposer de ceux-ci dans son Å“uvre, dès lors qu'il est précisé que cette Å“uvre est une création et qu'elle ne prétend pas refléter la réalité ?
L'affaire sera plaidée le vendredi 15 octobre à 13 h 30 devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris*. La séance est publique et vous pouvez donc y assister, marquant ainsi votre soutien à Lalie Walker et à son éditeur. Notez qu'ils sont défendus par maître Emmanuel Pierrat, avocat certes mais aussi écrivain lui-même.
* Palais de justice de Paris
6 boulevard du Palais - île de la Cité
Salle d'audience de la 17e chambre du Tribunal Correctionnel (dite chambre de la presse)
Liens : Lalie Walker |Emmanuel Pierrat - 21/03 Auteur: Sale temps pour les auteurs...
- 03/03 Édition: Aux malheurs des dames a bien des malheurs...
- 13/02 Radio: Bob Garcia vous recommande...
Le Crime d'une bête ou d'un homme ?
Le marché Saint-Pierre. Ventes de tissus à tous les étages. Pour toutes les bourses. Défilés de mode par intermittence. Le grand luxe. Enfin, le grand luxe il y a des années en arrière quand les gens confectionnaient leurs habits. Aujourd'hui le grand magasin vivote sous la direction des deux descendants des illustres fondateurs. Les deux frères sont souvent en bagarre car tandis que l'un essaye de porter le magasin à bout de bras, l'autre dilapide tout ce qu'il peut dans des jeux de poker hasardeux. Actuellement, il est sous la coupe d'un mafieux. Il lui doit beaucoup et essaye même de faire chanter son frère car il y a eu une sombre histoire de coucherie avec une cliente/fournissseuse il y a des lustres...
Cette année, les choses s'aggravent : des odeurs de fumée (sans feu) incommodent les clients, et les pompiers ne trouvent rien. Des lettres anonymes et des poupées vaudous sont placées aux portes du magasin. L'angoisse monte d'un cran lorsqu'une employée modèle, responsable de toutes les clefs du magasin, disparaît. Puis c'est au tour d'une seconde.
Mais qui peut être derrière cette histoire ? Un concurrent des grands magasins ? Le mafieux ? Un des deux frères pour liquider la société ? Un vengeur anonyme ? Léon, un personnage étrange et paranoïaque qui était épris de la première disparue ? La mystérieuse Rebecca qui prétend être sociologue et travailler au grand magasin pour ses enquêtes, mais semble surtout être une croqueuse d'hommes ? Les policiers de l'arrondissement ont fort à faire surtout que les indices s'évaporent, que les pistes ne mènent nulle part.
Les amateurs connaissent Lalie Walker qui a toujours réussi ses polars,depuis ses premiers textes aujourd'hui disponibles chez "Folio policier". Ici, encore elle montre ses forces en parvenant à nous placer à l'intérieur de la pensée de ses personnages décalés, un peu fous (parfois beaucoup). Même si l'histoire de vengeance sonne un peu improbable, elle vaut son pesant de suspense. Après des textes très noirs, elle parvient ici à trouver un accord plus discret entre des obsessions de tueurs et des éléments plus drolatiques : les interventions des pompiers qui n'arrivent pas à trouver de feu, les angoisses du tueur qui a du mal à mettre en scène ses crimes, entre autres. Elle se permet des décors souterrains, des poursuites sur les toits, des combles des grands magasins avec une belle aisance pour créer une atmosphère forte, prenante et pesante et un texte difficile à lâcher avant sa conclusion.
Nominations :
Calibre 47 2010
Prix polar en plein cœur 2010
Citation
De manière obsessionnelle, Violette pensait à ce mouvement de la machoire, évident, tellement instinctif qu'elle n'y avait jamais porté attention auparavant et désormais rendu impossible en raison de son bâillon.