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Grand format
Inédit
Tout public
272 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-84096-606-7
Coll. "Noir 7.5"
Actualités
- 27/04 Édition: Parutions de la semaine - 27 avril
- 19/11 Édition: Des dames dans le malheur retrouvent le sourire
- 08/10 Édition: Affaire Parigramme contre Marché Saint-Pierre
- 21/03 Auteur: Sale temps pour les auteurs...
- 03/03 Édition: Aux malheurs des dames a bien des malheurs...
Qu'un romancier s'empare de certains éléments réels pour nourrir sa fiction - personnes, lieux, événements... - et cela peut suffire à lui attirer des ennuis. La liberté d'un artiste à faire œuvre de création à partir de la réalité n'est pas toujours bien comprise et la romancière Lalie Walker pourrait bien être victime de ce type de malentendu. Dans son roman Aux malheurs des dames, publié par les éditions Parigramme, elle situe son intrigue dans le monde du commerce des tissus, plus particulièrement au marché Saint-Pierre. Il semble que les dirigeants du Déballage Dreyfus aient pris ombrage de cette initiative romanesque et craignent qu'elle ne nuise à la réputation de leur négoce : ils intentent un procès à l'éditeur et demandent rien moins que l'interdiction pure et simple du livre, assortie du versement de la somme de deux millions d'euros de dommages et intérêts.
Le verdict sera rendu le 9 avril à la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris.
I. Roche/k-libre
Liens : Lalie Walker - 13/02 Radio: Bob Garcia vous recommande...
Le Crime d'une bête ou d'un homme ?
Le marché Saint-Pierre. Ventes de tissus à tous les étages. Pour toutes les bourses. Défilés de mode par intermittence. Le grand luxe. Enfin, le grand luxe il y a des années en arrière quand les gens confectionnaient leurs habits. Aujourd'hui le grand magasin vivote sous la direction des deux descendants des illustres fondateurs. Les deux frères sont souvent en bagarre car tandis que l'un essaye de porter le magasin à bout de bras, l'autre dilapide tout ce qu'il peut dans des jeux de poker hasardeux. Actuellement, il est sous la coupe d'un mafieux. Il lui doit beaucoup et essaye même de faire chanter son frère car il y a eu une sombre histoire de coucherie avec une cliente/fournissseuse il y a des lustres...
Cette année, les choses s'aggravent : des odeurs de fumée (sans feu) incommodent les clients, et les pompiers ne trouvent rien. Des lettres anonymes et des poupées vaudous sont placées aux portes du magasin. L'angoisse monte d'un cran lorsqu'une employée modèle, responsable de toutes les clefs du magasin, disparaît. Puis c'est au tour d'une seconde.
Mais qui peut être derrière cette histoire ? Un concurrent des grands magasins ? Le mafieux ? Un des deux frères pour liquider la société ? Un vengeur anonyme ? Léon, un personnage étrange et paranoïaque qui était épris de la première disparue ? La mystérieuse Rebecca qui prétend être sociologue et travailler au grand magasin pour ses enquêtes, mais semble surtout être une croqueuse d'hommes ? Les policiers de l'arrondissement ont fort à faire surtout que les indices s'évaporent, que les pistes ne mènent nulle part.
Les amateurs connaissent Lalie Walker qui a toujours réussi ses polars,depuis ses premiers textes aujourd'hui disponibles chez "Folio policier". Ici, encore elle montre ses forces en parvenant à nous placer à l'intérieur de la pensée de ses personnages décalés, un peu fous (parfois beaucoup). Même si l'histoire de vengeance sonne un peu improbable, elle vaut son pesant de suspense. Après des textes très noirs, elle parvient ici à trouver un accord plus discret entre des obsessions de tueurs et des éléments plus drolatiques : les interventions des pompiers qui n'arrivent pas à trouver de feu, les angoisses du tueur qui a du mal à mettre en scène ses crimes, entre autres. Elle se permet des décors souterrains, des poursuites sur les toits, des combles des grands magasins avec une belle aisance pour créer une atmosphère forte, prenante et pesante et un texte difficile à lâcher avant sa conclusion.
Nominations :
Calibre 47 2010
Prix polar en plein cœur 2010
Citation
De manière obsessionnelle, Violette pensait à ce mouvement de la machoire, évident, tellement instinctif qu'elle n'y avait jamais porté attention auparavant et désormais rendu impossible en raison de son bâillon.