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Vue en coupe d'un immeuble parisien
Un immeuble parisien de cinq étages, banal, comme tous les immeubles parisiens : des locataires, des propriétaires, un samedi soir avec une petite fête, un homme qui regarde les autres depuis ses carreaux et surveille tout, un veuf triste, un couple qui s'aime, un homme généreux qui héberge une clandestine qui n'est peut-être pas ce qu'elle prétend, deux touristes venus en France pour jouer les Black Block. Alors que la fête se déroule et que le bruit est sans doute un peu trop fort, un petit événement cependant se produit : de l'eau s'écoule et traverse les étages, provoquant des dégâts. Surtout, elle va permettre le lendemain de découvrir l'un des occupants, au deuxième étage, d'être retrouvé mort. Il y a également du sang sur une chemise, retrouvée dans la poubelle. Alors, comment lier tous ces faits ?
Les nostalgiques se souviendront peut-être de la couverture en poche de La vie mode d'emploi, un célèbre texte de Georges Perec qui présentait un immeuble en coupe. Voici ce qui pourrait être la version noire et polar de ce roman. Jacques Bablon réussit son coup : on passe d'un personnage à l'autre avec aisance. Ils sont suffisamment denses psychologiquement pour intéresser et en même temps décrits assez rapidement pour conserver de la tension. Aucun ne devient un personnage accessoire (y compris une lointaine infirmière, par exemple) mais offre une facette intelligente de l'histoire. Tout cela virevolte, revient à l'immeuble, change d'étage et de petits bouts d'histoire, évoque l'amour, la mort, les frustrations, les promesses d'un futur meilleur, et ceux qui regardent passer les trains de l'histoire, l'incompréhension entre les êtres, bref la vraie vie, avec une dose de noirceur et d'humanité. Noir côté cour s'avère être un condensé du monde.
Citation
Je n'ai pas cherché ses yeux, son pantalon était descendu à mi-cuisse, son sexe raidi de désir pointait vers moi, j'ai visé ce qui me menaçait, appuyé sur le bouton-poussoir. Un nuage en est sorti. Éberlué, le salaud s'est arrêté net.