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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Mathilde Helleu
Paris : Les Arènes, avril 2021
532 p. ; 22 x 16 cm
ISBN 979-10-375-0293-3
Coll. "Equinox"
Patterson lite
Le musée Solomon R. Guggenheim de New York, ses collections prestigieuses, ses fréquentations par la bonne société... Tout ceci vole en éclat un beau soir lors du gala privé au nom de la société Horizon Dynamics. Sept cent deux victimes en quelques secondes, en comptant les simples passants soufflés par la détonation, dont quelques unes des plus grosses fortunes de Manhattan, cela la fiche plutôt mal. Le FBI fait alors appel à l'ancien astrophysicien Lucas Page, pourtant handicapé depuis sa dernière affaire. L'enquête se tourne d'abord vers la société organisatrice. Horizon Dynamics, spécialiste de l'évaluation des risques environnementaux et de la régénération des écosystèmes, devait entrer en bourse, mais il est évident que la société, dont la plupart des cadres sont partis en fumée, ne s'en relèvera pas. Une compagnie voulant éliminer la concurrence ? Une fraude fiscale ou à l'assurance ? Alors que le FBI nage, le terroriste envoie un mot à CNN dénonçant l'omniprésence technologique... Sauf que l'analyse prouve que le message a été composé par un générateur automatique de texte ! Une façon de faire diversion ? Horizon Dynamics était le bébé de deux riches frères, Seth et William Hockney. Alors que les bombes ciblant Horizon continuent d'exploser, l'enquête va donc fouiller du côté de ces deux personnages. Mais les Hockney sont-ils instigateurs ou victimes ? S'il faut chercher à qui profite le crime, que dire d'un forfait dont personne en apparence ne tire le moindre bénéfice ?
À première vue, ce pavé coche toutes les cases du produit fabriqué pour les têtes de gondole. Une intrigue un brin capillotractée que n'aurait point renié James Patterson ? Fait. Une narration façon série TV avec d'innombrables personnages, une action progressant surtout en dialogues, des sauts de lieux au cours de chapitres courts et une absence de description ? Fait (avec même une de ces scènes où le décor se reconfigure pour revenir en arrière, technique chérie des téléastes depuis que les CGI se sont démocratisés). Simple produit opportuniste ? Oui, mais il y a ce petit machin qui fait la différence, qui n'est certes pas indispensable pour vendre du papier, mais qui s'appelle le talent... D'abord, le protagoniste est bien plus attirant que la moyenne des enquêteurs tous semblables et forcément infaillibles, et les descriptions de son handicap touchent juste. Et puis, il y a le style, ou plutôt les nombreuses petites touches souvent satiriques (l'auteur aime bien railler les zozos de Quanon et les complotistes d'extrême-droite), parfois proche de ce style "dur à cuire" si difficile à maîtriser. Une fois de plus, au final, le mobile est très simple et introduit malheureusement une facilité de scénario impossible à dévoiler sous peine de déflorer dans les grandes largeurs, mais qui, sans explications, relève du deus ex machina sans lequel on devinerait vite le pot aux roses, et tout gâche l'appréciation générale (en gros, le lecteur a l'impression qu'on le prend pour une bille...). Pas de doutes, comme "livre d'aéroport", on peut trouver pire... Mais aussi mieux !
Citation
Zaritski avait été enquêteur pour la SEC avant de se mettre à son compte. Il n'avait ni titre officiel, ni carte de visite, encore moins d'adresse connue, seulement un nouveau numéro de portable chaque jour, une liste de contacts qu'il stockait sur un disque dur externe et un talent certain pour trouver l'introuvable.