De cendres et de larmes

Chaque année, à l'approche de l'anniversaire de sa fille unique, ses entrailles se nouaient. Une sensation de malaise accompagnait chacune des journées qui précédaient la réception d'une lettre dont elle savait qu'elle allait lui tirer toutes les larmes de son corps.
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Roman - Thriller

De cendres et de larmes

Psychologique - Gothique - Urbain MAJ mardi 31 août 2021

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19,9 €

Sophie Loubière
Paris : Fleuve, juin 2021
348 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-265-15525-1
Coll. "Fleuve noir. Thriller"

Actualités

La maison près du cimetière

Madeline Mara est sapeur-pompier. Une de ces héroïnes du quotidien qui, entre autres, ont été présentes lors de l'incendie de Notre-Dame. Avec son mari Christian et ses trois enfants, la vie en espace réduit est difficile. C'est alors que Christian obtient un poste inattendu, celui de gardien du cimetière de Bercy. Une place guère glorieuse, mais qui bénéficie d'une grande maison de fonction ! L'installation se fait tant bien que mal, mais la cohabitation avec les morts est plutôt anxiogène. Au point qu'Eliot, le jeune fils, s'imagine voir d'étranges phénomènes dans sa chambre. Et que s'est-il passé avec l'ancien gardien, et surtout son épouse ? Alors que les relations entre les membres de la famille se dégradent, Christian se réfugie petit à petit dans la peinture, décrivant les chimères de son imagination. Mais il y a plus concret, cette jeune Bosniaque enlevée à ses parents pour venir jouer les pickpockets à Paris que Eliot rencontre par hasard. Une jeune fille qu'il aimerait bien sortir de sa prison. Mais un secret douloureux du passé de Christian menace la cohésion familiale. Ou est-ce encore un phénomène inexpliqué qui afflige la famille ?
Avec un tel point de départ, Sophie Loubière aurait pu nous proposer un roman d'épouvante comme on en publiait dans les années 1990, lorsque les ersatz de Stephen King et Dean Koontz emplissaient les rayons. Mais les habitués de l'auteure savent qu'il ne faut pas s'attendre à des thrillers industriels tracés au cordeau, plutôt à la petite musique du quotidien, parfois mêlée d'autres genres (Dans l'œil noir du corbeau tenait plus de la romance). Autre différence avec une usineuse de têtes de gondole : un vrai style, évocateur et très travaillé, qui sent les longs moments passés à ciseler une phrase. Tant de qualités qui font que, sans déflorer, on regrette tout de même une fin certes logique, mais un peu expéditive, surtout au vu de l'empilement de mystères, et qu'on peut juger facile. La vérité est ailleurs et le tout reste réaliste, mais dans un tel texte qui évoque parfois le trop oublié Serge Brussolo, on eût aimé une apothéose. Mais il n'en reste pas moins que ce roman de Sophie Loubière est de bonne facture.

Nominations :
Prix de la Ligue de l'Imaginaire 2022

Citation

Ce que devenaient les personnes secourues, Madeline l'ignorait. Son métier était de sauver des gens, de les déposer aux portes des hôpitaux. Là tombait le rideau. Leur sort était ce pénible mystère qui garantissait les pompiers contre toute vanité et rongeait leurs âmes.

Rédacteur: Thomas Bauduret vendredi 11 mars 2022
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