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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Catherine Richard
Paris : Rivages, septembre 2021
250 p. ; 20 x 12 cm
ISBN 978-2-7436-5366-8
Coll. "Policier"
In the mood for jazz
Viper est le surnom du personnage central de ce roman de Jack Lamar. Non pas parce que son comportement s'apparente à celui du serpent, mais parce que le bruit que les fumeurs font en aspirant la marijuana ressemble bel et bien au sifflement de la vipère. De fait Viper voulait devenir un grand joueur de jazz. C'est ce qui lui a dit son grand-père. Il a donc abandonné sa petite amie et le bébé qu'elle attendait pour New York et la gloire musicale. Pourquoi, vingt-cinq ans plus tard, traine-t-il dans une soirée jazz organisée par une riche mécène alors que la police risque de l'arrêter pour meurtre ?
Le récit va donc se dérouler au début des années 1960, durant cette soirée. Une soirée pendant laquelle Viper va se rappeler comment il est arrivé de sa campagne, a été de suite pris sous l'aile d'un parrain juif, puis est monté dans l'organisation criminelle, jusqu'à en devenir le patron. Une seule règle : vendre de la marijuana et éviter les drogues "dures". Mais entre les adjoints qui entendent s'enrichir par tous les moyens, un policier corrompu qui le surveille et la rencontre de la belle chanteuse Yolanda qui manie le froid et le chaud avec une virtuosité sans pareil, les choses vont s'avérer compliquées. Pour les gens qui ne se contentent pas de lire, mais ont aussi parfois les oreilles qui s'égarent vers les chaînes de radio, cette intrigue évoquera peut-être des souvenirs. En effet, elle a été diffusé sous forme feuilletonesque il y a quelques mois sur France Culture. D'ailleurs, il semblerait que la version proposée ici est vraiment très proche de celle qui était radiophonique. Le récit est plaisant et les allers-retours fonctionnent bien pour détailler l'itinéraire d'un personnage face à une sorte de femme fatale, mi-femme, mi-enfant. Mais tout reste classique, bien construit avec une sensation de déjà-vu (les lecteurs attentifs verront des ressemblances avec Five Points, un roman récent d'Éric Yung, biographie romancée de Stéphanie Saint-Clair) et le côté romancé fait disparaitre d'une part les descriptions et de l'autre le côté jazz, plus name-dropping que déclaration d'amour au genre musical. Annoncé comme premier volet d'une série, centrée sur New York par un écrivain américain vivant en France, Viper's Dream est un roman intéressant, mais qui ne parvient pas à totalement convaincre.
Nominations :
Trophée 813 Michèle Witta du roman étranger 2022
Mille et une feuilles noires 2022
Citation
Un soir, sur le coup de minuit à Cathouse. Il devait y avoir une vingtaine de jazzmen dispersés dans tous les coins de la maison, occupés à discuter et rigoler, se charrier et picoler, manger, fumer, bricoler avec leurs instruments.