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Nostradamus et le dragon de Raphaël
Grand format
Réédition
Tout public
Dans la tourmente des guerres de religion
En 1536, Charles Quint espère gagner une guerre contre la France et a commencé à piller le sud du pays, notamment la Provence. Mais des revers l'obligent à se replier, et il a peur que des combats d'arrière-garde lui fassent perdre le trésor qu'il a accumulé. Il préfère alors l'enterrer sur place et venir le rechercher plus tard. Avec l'aide de son médecin, il le cache et laisse une sorte de prophétie qui en indique le lieu. C'est une énigme à double détente : un quatrain indique qu'il faut chercher la solution sur un tableau qu'il a volé et au dos du tableau il y a un deuxième quatrain qui, lui, indique la cachette. Des années ont passé. Les guerres de religion minent la France et des massacres de catholiques et de protestants par différentes factions ponctuent la vie quotidienne. Charles Quint, mourant, a transmis son secret à un moine qui en a parlé à sa sœur, vivant dans l'entourage de la reine de France. Mais l'inquisition espagnole en a également entendu parler. Le secret devient un secret de Polichinelle, et toutes les forces en présence vont alors tenter de s'emparer du trésor qui permettrait de payer bien des mercenaires. Toutes ces forces se retrouvent donc autour d'Aix, où serait caché le trésor. Sur place, Yohan de Vernègues, un jeune lieutenant chargé de police, assez humaniste pour ne pas vouloir la mort ni d'un catholique, ni d'un protestant va se trouver au milieu des intrigues diverses, des complots, des plans, essayant de sauver ses amis et de vivre un amour que les vicissitudes du temps contrarient. Il sera aidé par son parrain, Michel Nostradamus, qui sait décrypter les devinettes les plus complexes.
Comme l'intrigue le laisse entendre, et comme les amateurs de Jean d'Aillon (qui a derrière lui une longue bibliographie le comprennent), le récit s'appuie sur une énigme et une intrigue un peu policière pour donner du suspense et de la vie à une description sombre de la période racontée. Il est toujours bon, au moment où nous sommes inquiets des terrorismes religieux, de se souvenir que nous avons eu aussi nos propres intégristes violents et dangereux, et que les massacres des ennemis, pour des motifs religieux (ou en servant de ceux-ci pour des raison de pouvoir, de rancune, etc.) ont pullulé sur notre territoire. L'auteur développe d'ailleurs des descriptions impressionnantes de violences, massacres à l'intérieur d'une histoire rythmée, rapide qui manie, une intrigue documentée, vivante et de forme classique. Un excellent divertissement en même temps qu'un travail historique et de réflexions possibles, qui est aussi une "vieille" réédition (le roman avait été publié au Masque en... 2005) malheureusement toujours autant d'actualité.
Citation
En même temps qu'elle émettait ce cri, la douce et suave Diane de Fumel avait sorti une lame effilée du poignet de sa cotte tailladée et, d'un bond, l'avait appliquée sur la gorge de Catherine de Médicis.