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Un tueur sur mesure
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (Irlande) par Patrick Raynal
Paris : Métailié, octobre 2022
284 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 979-10-226-1160-2
Coll. "Noir - Bibliothèque anglo-saxonne"
Comment régler ses comptes à Belfast
Un groupe de trois truands, vieillissants, mais toujours non repentis, malgré divers passages sous les fourches de la loi et de la prison, se décide à attaquer une banque, le 31 octobre, jour d'Halloween. Intérêt principal de leur action : passer inaperçus un jour où tout le monde est masqué et ainsi fuir facilement. Ils s'attaquent donc à une petite succursale, en s'appuyant sur les informations transmises par une vieille employée à la retraite. Mais des changements ont eu lieu entre temps et l'argent a déjà quitté la banque. Un client tente de s'interposer, et l'un des gangsters l'assomme, puis de rage, part avec la mallette du client. Rentrés chez eux, les trois voleurs se rendent compte qu'ils viennent de détrousser quelqu'un qui avait peut-être des activités louches car la mallette est pleine d'argent. Ils décident donc de faire attention. De fait, la police, grâce aux caméras, se rend compte que le client assommé (et qui est parti discrètement avant l'arrivée des forces de l'ordre) est un homme qui appartenait à l'IRA. Et tandis que la police enquête, l'IRA envoie un tueur particulièrement sanguinaire pour récupérer le magot. Sans compter d'autres sympathisants qui misent sur des policiers corrompus pour retrouver aussi la mallette...
Tout est sujet dans ce nouveau roman à l'humour noir : les trois gangsters jurent de faire profil bas et vont dans la foulée dépenser leur argent, les membres de la Fraternité irlandaise s'observent en diverses factions qui vont essayer de profiter de l'occasion, un policier pourrait se servir de l'histoire pour se débarrasser d'un homme qui exerce un chantage sur lui. En fait, la mallette devient une sorte de Graal qui sert de révélateur des turpitudes et des crises de chacun des protagonistes. Dans cette ambiance survoltée et cynique, les scènes de torture, très réalistes, sont un mélange réussi entre horreur pure et regard distancié qui permet de ne pas trop y croire. Le récit virevolte entre les différents protagonistes, dont un voleur qui utilise ses gains pour compléter ses collections de comics et même acheter une "vraie" cape de Superman. Tout dans le roman oscille, avec grâce, entre des moments de drôlerie et des passages d'une noirceur glaçante, à l'image sans doute de cette guerre fratricide et de l'esprit irlandais. Avec ce nouveau roman, Sam Millar surprend encore son monde et nous offre un nouveau livre réussi.
Citation
Quand je t'aurai chopé, gros dur, c'est pas une berceuse que tu vas me chanter, mais t'iras piquer une petite tête dans ma piscine privée.