Underworld USA

Dans la police technique et scientifique, il y a des policiers et des scientifiques. Sur le terrain les policiers recherchent des indices et ensuite, comme les scientifiques, ils analysent les indices en fonction de leur spécialité.
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jeudi 21 novembre

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Roman - Noir

Underworld USA

Politique - Braquage/Cambriolage MAJ mercredi 17 février 2010

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 24,5 €

James Ellroy
Blood's a Rover - 2009
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean-Paul Gratias
Paris : Rivages, janvier 2010
840 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-7436-2037-0
Coll. "Thriller"

Actualités

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    Il était une émission créée par France 5 en 1995 et supprimée en 2007 qui avait nom "Arrêt sur images". L’on y examinait à la loupe à des fins de décryptage les images diffusées à la télévision. Elle est aujourd’hui prolongée sur la Toile par un site du même nom qui, non content de scruter dans le fond des yeux ce que montre la télévision, s’intéresse à tous les autres médias, toujours avec ce regard attentif, analytique – et critique.
    "Exploité par une Société par Actions Simplifiée, Loubiana", le site est présidé par Daniel Schneidermann. Il propose du contenu gratuit mais pour visionner les émissions et lire l’intégralité de certains articles et dossiers, il faut s'abonner – à noter que les seules ressources financières du site sont constituées par les abonnements.
    Trois émissions sont diffusées par le site : "Arrêt sur im@ge", "Ligne j@une" et "D@ns le texte". Cette dernière, "Émission littéraire qui se plonge dans les secrets de la production des écrivains", est animée par Judith Bernard et mise en ligne un jeudi sur deux. Exceptionnellement et parce que l’émission "Ligne j@une" s’interrompt quelque temps pour cause de vacances, c’est aujourd’hui mardi 2 mars que l’émission de Judith Bernard sera visible en ligne.
    La présentatrice aborde un sujet qui intéressera très directement les k-libristes – "Traduire le roman noir d’Hammett à Ellroy" – en compagnie de deux invités qu’ils connaissent bien : Jean-Paul Gratias, traducteur d’Underworld USA de James Ellroy (Rivages), et Natalie Beunat, traductrice, avec Pierre Bondil, des romans de Dashiell Hammett (Gallimard). L’émission est doublée d’une chronique dont le texte, en accès gratuit, est lisible en cliquant ici. À travers plusieurs exemples et comparaisons phrase à phrase, Judith Bernard montre combien une traduction est tributaire de l’époque à laquelle elle est effectuée… et de certaines exigences éditoriales qui n’ont rien à voir avec le respect du style d’un auteur…
    I. Roche/k-libre
    Liens : Pierre Bondil |Natalie Beunat |Henri Robillot |James Ellroy |Dashiell Hammett

L’autre histoire de l’Amérique

Tout commence à Los Angeles, 24 février 1964, "notez bien l'heure : 7 h 16 du matin, au sud de Los Angeles, à l'angle de la 84e Rue et de Budlong Avenue. La partie résidentielle du quartier noir. Des baraques merdiques avec des cours en terre battue". Un fourgon blindé de la Wells Fargo est attaqué. C'est sec, court, ça claque, le grand James Ellroy aux manettes du roman noir. Les convoyeurs sont butés, tout comme trois des braqueurs, et le quatrième se barre avec le butin : seize sacs de billets et quatorze mallettes remplies d'émeraudes. Affaire jamais résolue.
Saut dans le temps, PREMIÈRE PARTIE, "Bordel organisé : 24 juin–11 septembre 1968", l'Histoire de l'Amérique vue par le petit bout de la lorgnette, l'Histoire de l'Amérique comme vous ne l'avez jamais lue, le grand James Ellroy de retour aux affaires avec la conclusion magistrale de sa trilogie entamée avec American tabloïd et qui est la suite directe de American Death Trip. Impossible de résumer ça en si peu de place, la lecture est trop dense. Car ce qui frappe, c'est la masse d'informations qui vous arrive de plein fouet. Ellroy plante le décor et ses personnages principaux en moins de cinquante pages – prouesse technique terrible – et vous pensez que tout va se calmer… Non, non, non… Il vous faut tout lire avec attention, impossible de faire l'impasse sur une phrase, c'est un coup à manquer un élément majeur. Car Ellroy demande beaucoup à son lecteur (et il le lui rend bien vu la qualité du livre), ça change des best sellers prédigérés.
Vous allez donc plonger dans les méandres de la politique américaine entre 1968 et 1972, vous allez entrer chez Richard Nixon et John Edgard Hoover (on en parle, mais lui les fait parler !), rencontrer des flics corrompus, des agents double, triple, des infiltrés, des privés, des mercenaires, continuer de découvrir la face beaucoup moins reluisante de Howard Hugues et le tout avec une densité, une complexité qui forcent l'admiration : comment Ellroy en est-il venu à bout ? Comment a-t-il réussi à tout relier ? À ne pas se perdre dans ce labyrinthe ?
Et pour finir, comme annoncé en introduction, le retour au noir, SIXIÈME PARTIE, "Camarade Joan, 26 mars–11 mai 1972", dont les quinze premières pages sont folles d'intensité : un panoramique à trois cent soixante degrés sur tout le livre, qui arrive après sept cent cinquante pages, qui vous emmène encore plus loin, plus fort, vous ramenant aussi des années en arrière, avec le choc initial face au phénomène Ellroy. Stupéfiant.

Remballez les limites auxquelles vous aviez pu penser en terme de révolution du roman noir, avec ce pavé cauchemardesque de près de huit cent cinquante pages, James Ellroy, une fois de plus, dynamite le genre. Dans un maelström furieux, il conclue magistralement sa trilogie "Underworld" en continuant d'explorer l'Amérique secrète en cent trente et un chapitres alternant narration, écoutes téléphoniques, rapports…
Alors, un seul conseil, prenez deux jours de repos, isolez-vous, débranchez le téléphone coupez la sonnette et plongez !


On en parle : Alibis n°34 |La Vache qui lit n°110 |Carnet de la Noir'Rôde n°39

Nominations :
Trophée 813 Michèle Witta du roman étranger 2010

Citation

Enfin, bon, vous connaissez la musique. Vous supervisez les dossiers de ragots d'ordre général, vous les complétez avec des infos en provenance des indics. Parmi ceux-ci, vous avez des flics, des criminels qui demandent des faveurs, des journalistes, des poseurs de micros, des loufiats, des portiers, des chauffeurs, des huissiers qui récupèrent des biens, des employés d'hôtel, des piliers de bars et tous les frustrés de l'univers.

Rédacteur: Christophe Dupuis mercredi 10 septembre 2008
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