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C'était un peu comme des couleurs trop liquides sur la palette d'un peintre parkinsonien. Ou un caméléon qui aurait découvert par hasard la masturbation. Difficile à dire.
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mercredi 04 décembre

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Un tueur à gages sympathique

MAJ mercredi 04 décembre

Un tueur à gages sympathique
© José Gerel

19 janvier 2010 - Samuel Delaunay travaille dans un cabinet d’avocats d’affaires d’un genre un peu particulier pour le compte de sa mère, Natacha Delaunay. Certes, il se promène avec une sacoche, mais elle contient toujours les mêmes inutiles documents car Samuel Delaunay est un tueur à gages. C’est sa mère qui rencontre les clients et accepte les contrats qu’il honore. En effet, le petit bonheur des uns passe souvent par le grand malheur des autres. Samuel Delaunay est un professionnel qui ne rate jamais sa cible. Il observe ses proies et s’il doit simuler un suicide, il prend le temps qu’il lui faut pour aboutir à l’effet escompté. Enfin, Samuel Delaunay a quand même échoué dans une de ses missions. Il est tombé amoureux de Lauren, une femme accroc aux jeux de hasard hasardeux, qui avait des dettes énormes et qu’il devait trucider. Il a fallu tromper un commanditaire que la donzelle avait auparavant furieusement amoché dans un corps-à-corps pas vraiment sexuel. Lui donner à elle une nouvelle identité. L’épouser. Et devenir le beau-père d’un ado évidemment en pleine crise. Et le pire dans tout ça, eh bien, c’est que la Lauren, elle ne se doute absolument pas que le gars surchargé par le travail qu’elle prend entre ses bras le soir au milieu de la piscine (ils ont quand même beaucoup d’argent) a bien failli la tuer…

Son frère peut-être mais pas Dexter

Tel est le point de départ de cette série vraiment très plaisante à regarder à tel point qu’on se dit étrangement que s’il y en avait une que l’on pourrait exporter aux États-Unis, ce serait forcément celle-là. Il n’en manquera pas un pour faire le rapprochement avec Dexter. Le côté anti-héros sympathique. Le rapprochement s’arrête-là. Dexter est un cas pathologique, qui a des pulsions qu’il ne canalise pas. Il tente désespérément de les mettre au service du Bien. Samuel Delaunay, lui, est un méchant. C’est bien simple, quand il se fera prendre, aucun psychiatre ne pourra lui empêcher la chaise électrique (on vous avait bien dit que cette série allait s’exporter aux États-Unis – à moins que les Américains ne rachètent les droits pour en faire un remake). Alors, pourquoi cette série s’exporterait-elle ? Eh bien parce que la réalisation de Nicolas Cuche est vraiment très propre. Tourné dans un format inhabituel, ce 6 x 52 min. propose des scénarios qui pêchent un peu mais qui par leur rythme tiennent vraiment bien la route (le tout avec des ressorts idéaux : Lauren va replonger dans les jeux de hasard, elle va se faire repérer). Yannick Soulier, dont le visage est un mélange de Bixente Lizarazu et du frère de Dexter incarne parfaitement cet homme froid aux multiples emmerdeurs. Certes, il ne réagit pas toujours avec à-propos (mais toujours avec beaucoup d’aplomb), certes il transgresse les règles essentielles des tueurs à gages mais que voulez-vous, il est amoureux ! Marie-France Pisier est une garce cardiaque. Comme mère, elle est possessive et imbuvable, mais que ne ferait-elle pas pour son petit ? Il y a de grosses ficelles, mais les grosses ficelles marchent. Il y a l’antre de Samuel Delaunay, ce hangar-bureau, qui rappelle le repaire de Batman (dont il a volé la Batmobile au passage), cette pochette à CD dans laquelle il met les CD de ses contrats achevés tel un tueur en série avec ses trophées. Il y a la musique de Stéphane Zidi et Laurent Sauvagnac qui doivent bien être les seuls en France à avoir compris ce qu’est une musique de série. Et enfin, il y a un générique simple mais efficace, qui nous plonge dès la première seconde dans un épisode. Un générique que l’on espère retrouver pour une deuxième saison…

Avec Yannick Soulier, Marie-France Pisier, Estelle Skornik, Vanessa Larré, Jean-François Stévenin...
Série "Le Chasseur" créée par Gérard Carré, Vassili Clert et Nicolas Cuche (6 x 52 min.) - France 2 - mercredis 20 & 27 janvier - 20 h 35
Par Julien Védrenne

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