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Inédit
Tout public
Enfer pavé de bonnes intentions
L'action se déroule en 2097 et, depuis quelques années, les hommes sont capables de se téléporter. Pour cela ils font appel à une machine imposante qui leur permet de se téléporter à l'endroit de leur choix, au moment de leur choix. Évidemment, des dispositifs empêchent qu'un nombre trop important de gens n'arrivent au même endroit au même moment ou que l'on puisse entrer dans des endroits privés sans l'accord de leurs habitants. Pour que tout cela fonctionne, l'espagnol est devenu la langue mondiale. Tout est réglé non seulement par un immense ordinateur, mais aussi par la personnalité de Nemrod, gérant du système, et sorte de Président du monde. Il a d'ailleurs prévu de construire une gigantesque tour de Babel où tous les humains pourraient vivre, ce qui ferait de la Terre un immense terrain de jeu. Dans ces univers futuriste, outre Nemrod et sa fille (qui est liée au système informatique gérant toute la téléportation), il existe une jeune femme, Cléo, institutrice ; Lilio de Castro, un journaliste qui cherche à en savoir plus et à travailler sur les saletés cachées sous les tapis de ce nouveau monde (et notamment où seraient isolées les éventuelles voix discordantes) ; et enfin Artem, un policier chargé des affaires criminelles dans un monde où la criminalité est en baisse. Tout commence avec un inconnu qui a réussi à s'introduire sur une île privée où vivent une dizaine de personnes, d'origines allemandes, et à tous les tuer. Artem s'inquiète car il découvre que, si ces personnes ont été tuées, c'est peut-être bien pour leur voler des billets pour la finale de la Coupe du monde de football. Et s'il y avait un attentat lors de cet événement ? Un événement auquel participe justement Cléo et Lilio. Du coup, les deux jeunes décident de mener une enquête pour en savoir plus et partent pour l'Asie centrale où, d'après des informations, des "rebelles" au système vivraient cachés. Artem surpris par les traces de ces jeunes personnes décide de les interroger.
Les amateurs de littérature policière ou de thriller ou les amateurs de science-fiction, bref de tous ces mauvais genres, ne trouveront peut-être pas forcément leur compte tant les éléments rapportés ici pourraient leur rappeler des ouvrages plus spécifiques et plus ancrés dans le genre qu'ils apprécient. Mais, ce n'est pas le propos que Michel Bussi qui écrit pour être lu par le plus grand nombre et utilise des éléments qui l'arrangent - ou lui plaisent -, et lui permettent de construire son histoire. Toujours est-il qu'il a du métier et sait le faire : son histoire est construite de façon efficace, ouvre des possibles (une utopie n'est-elle pas une dystopie cachée ? C'est-à-dire est-ce que derrière les beaux jours de la téléportation n'y a-t-il pas des exclus ?). Surtout, Michel Bussi raconte une histoire qui emprunte au policier, avec son lot de fausses pistes, de cadavres, de pièges, de façons de contourner les règles mêmes de son intrigue. Il y a des gentils qui ne le sont pas autant qu'on le voudrait, des méchants, des grandes envolées et des descriptions intelligentes, pour un roman grand public qui s'avère une bonne lecture intéressante et bien menée.
Citation
Alors elle hurla, à en déclencher la plus violente des avalanches sur toutes les pentes de l'Himalaya. L'enfant devant elle n'était pas décédé de mort naturelle. Il avait été égorgé.