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* Les vagues sont plus hautes le ressac plus fort que jamais. C'est la nuit une autre nuit la dernière nuit. La première et la dernière nuit il le savait en faisant les préparatifs. Je n'en suis pas je n'y suis pas. Bientôt ailleurs. Là ce n'est pas moi. Je vais bientôt à nouveau être moi-même.
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Tarun J. Tejpal, écrivain et journaliste indien : "je suis un chercheur en quête de réponses"

Mercredi 16 septembre 2009 - Quand Julien m'a appelée pour me dire qu'il avait décroché un entretien d'une heure avec Tarun J. Tejpal et qu'il me proposait de faire cette interview, mon cœur s'est mis à battre. Pouvoir approcher l'auteur de Loin de Chandigarh, qui m'avait tant plu et bouleversée ressemblait à ces petits moments de bonheur qu'il ne faut pas laisser filer... En ce début d'après-midi de septembre, accompagnée de Julien et de David le photographe, c'est fébrile, intimidée, certainement maladroite, et très heureuse que j'abordai l’écrivain pour discuter de son nouveau roman Histoires de mes assassins...
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© David Delaporte/k-libre



k-libre : Avant tout, nous aimerions savoir qui est Tarun J. Tejpal ?
Tarun J. Tejpal : Qui suis-je ? C'est une question à laquelle personne n'a encore pu répondre. Eh bien, je dirais que je suis fondamentalement un journaliste et un écrivain. C'est ainsi que je me décrirais en tout cas. Je suis aussi un mari et un père. Je ne pense pas être un mauvais fils. D'un point de vue plus métaphysique, je crois que je suis un "chercheur" en quête de réponses. Et je crois au texte philosophique hindou, Le Ghita, qui dit que l'on doit garder sa capacité d'agir sans égard pour le résultat. C'est une idée centrale du Ghita : être capable d'agir sans penser à une récompense, sans escompter un résultat. D'un point de vue plus pratique, plus pragmatique, j'en déduis qu'il faut faire ce que l'on estime juste dans la vie sans se préoccuper des conséquences.

k-libre : Quelle partie de votre vie avez-vous inclus dans Histoire de mes assassins ?
Tarun J. Tejpal : Ce sont plutôt des petits éléments dispersés ici et là. Tout écrivain de fiction insère des éléments de sa propre existence dans ses ouvrages. Parce qu'après tout, c'est tout ce qu'on connait. Ce sont des choses qu'on a entendu, senti, expérimenté, vu, goûté, aimé... La matière de l'art provient de la vie, de la vie de l'artiste. Comment ce matériau est utilisé est une question plus complexe.
Dans Histoire de mes assassins et Loin de Chandigarh, il y a des éléments de ma vie, mais ils sont mélangés, recréés et transformés en un tout nouveau plat. C'est comme pour un poulet. Quand vous mangez un plat au poulet, vous ne voyez pas le poulet tout entier. Vous pouvez n'en manger que certains morceaux cuisinés de vingt façons différentes. Vous pouvez créer cinquante recettes à partir du même poulet. À la fin de la journée, je suis le poulet. Mais ce que je fais de ma vie et comment je la mixe pour en faire différents plats, c'est la matière même du livre. Chaque livre est original. J'utilise évidemment ce que je connais comme matériau ou source d'inspiration. Si votre question consiste à savoir si un de mes personnages me représente, eh bien non. Mais nombre de mes personnages sont composés de morceaux et d'éléments qui me correspondent sans qu'un soit mon alter ego.

k-libre : Votre narrateur semble désillusionné... Pourquoi est-il si détaché ?
Tarun J. Tejpal : Tout livre a besoin d'une voix, d'une voix narratrice. Pour Histoire de mes assassins, je me suis battu longtemps pour trouver cette voix narratrice. C'est seulement quand je l'ai enfin trouvée, cette voix - et c'est une voix désagréable, celle d'un personnage déplaisant, pas attachant, désillusionné, méprisant, cynique -, j'ai enfin pu m'attaquer à la matière que j'avais accumulée. Je ne pouvais pas le faire avant. C'est vraiment un point de vue de départ nécessaire. Il faut un angle d'attaque. On ne peut pas dire que le bien est bien, et le mal est mal, le juste, juste et le mauvais, mauvais. Ça, c'est la fonction de la religion. La fonction de l'écrivain littéraire consiste à examiner le matériau, à essayer d'en trouver du nouveau, à étudier l'ancien matériau. Et on ne peut pas le faire de manière simplifiée. Il faut vraiment un angle d'attaque. C'est comme lorsque l'on veut creuser un trou dans le sol. On ne creuse pas à la verticale mais en angle incliné. Cela donne du poids. Écrire de la fiction littéraire, c'est un peu pareil. Dans le cas d'Histoire de mes assassins, la voix narratrice (toute désagréable et laide qu'elle soit) me permet de renvoyer des vérités difficiles, de retourner la terre, d'appréhender le sujet. Les gens font tout le temps l'erreur de présumer que je suis le narrateur parce que c'est un roman à la première personne et que le narrateur est un journaliste. Mais ils se trompent. C'est un roman. Ce n'est pas moi. Après tout, les gens pensaient aussi que le narrateur de Loin de Chandigarh c'était moi, et le personnage était tout à fait différent. Je ne peux évidemment pas être ces deux narrateurs à la fois. Et ce sont deux livres tout à fait différents. C'est donc bien une erreur de croire que c'est moi. Le narrateur est une voix choisie par l'auteur pour raconter un certain type d'histoire. Loin de Chandigarh nécessitait une voix narrative particulière, Histoire de mes assassins une autre. Aucune des deux ne correspond à moi. Ce ne sont que des procédés pour appréhender un matériau, un sujet, et raconter une histoire.

k-libre : Histoire de mes assassins est très riche en anecdotes. Proviennent-elles toutes de votre travail en tant que journaliste ?
Tarun J. Tejpal : Ce sont des éléments faciles à écrire car ils ne proviennent pas de mon travail en tant que journaliste. Un sens de ce que sont ces gens s'en inspire. Écrire Histoire de mes assassins, c'était tenter d'écrire l'histoire de ces gens des classes inférieures, ces exclus, dont l'histoire n'a jamais été racontée dans la littérature. Parce que les gens de votre classe et de ma classe, en particulier en Inde, présument que ces gens n'ont pas de vie complexe, ni de vie riche. Nous pensons que nos vies sont riches parce que nous allons à l'école, à l'université, nous étudions Freud, nous lisons T. S. Elliott et Balzac. Nous pensons que nos vies sont complexes, mais nous imaginons que ces gens qui vivent leur existence au niveau le plus bas, qui survivent à peine, ne peuvent pas avoir de vie complexe. En écrivant ce livre, j'ai lutté en partie pour rendre la dignité de leur vie à ces personnes, pour montrer qu'elles aussi mènent une vie complexe et riche à leur façon. Même les gens dévastés ont une vie riche. Le retranscrire fut un des challenges de Histoire de mes assassins. En un sens, ce roman retrace l'existence des assassins, des personnes issues de la face cachée de la société, de ceux dont l'histoire n'est jamais narrée, perdue aux yeux des écrivains et des lecteurs qui viennent d'une classe différente. Une grande partie de tout cela est rendu accessible à quelqu'un comme moi grâce à mon travail au journal Tehelka. Quatre-vingt-dix pourcent de ma vie, c'est mon travail dans ce journal où nous faisons un certain type de journalisme pour lequel nous sommes reconnus. Mais bien sûr, j'ai dû faire un peu de recherche pour que les faits soient exacts. Je n'effectue que la recherche nécessaire, parce-que le reste relève plus du talent de l'auteur, du don d'imagination, du don d'empathie, du don de sensibilité, de la capacité à se mettre dans la peau d'autrui. Ce sont véritablement ces dons qui vous permettent de créer des personnages authentiques qui prennent vie au gré des pages. À la fin de la journée, j'ai dû imaginer les personnages après avoir fait le travail de base. De fait, le travail au journal m'aide puisqu'il me permet de rester proche de ces gens.

k-libre : Vous mettez donc plus de vous même dans le personnage de "Sara" que dans celui du narrateur ?
Tarun J. Tejpal : Ce livre contient beaucoup de personnages forts, il y a Sara, le narrateur, le Gurugi, le policier Hathi Ram, l'avocat Sethiji, et puis il y a les cinq assassins, l'homme dans le château... les personnages sont nombreux et ils ont tous leur propre opinion, leur propre vision du monde. Le point de vue de l'auteur ne correspond pas forcément au point de vue de l'un d'entre eux. Il peut être distillé dans chacune de ces voix. Je pense que le point de vue de l'auteur est très clair. Nombre de prises de position de Sara peuvent être celles de l'auteur ou pas. Un lecteur intelligent sera capable de cerner la réelle position de l'auteur, d'identifier ses croyances. Que ce soit dans Loin de Chandigarh ou Histoire de mes assassins, ou dans n'importe quel autre livre, grand ou tout simplement correct, les lecteurs seront capables de reconnaitre de quel côté penche l'auteur. Et ce n'est pas forcément du côté d'un personnage ou d'un autre. À certains moments il est du côté de Sara, de Guruji ou d'Hathi Ram, à d'autres il est du côté des assassins.

k-libre : Est-ce que Donullia a vraiment existé ?
Tarun J. Tejpal : C'est une bonne question. Beaucoup de personnes ressemblent à Donullia dans certaines parties de l'Inde, parce que c'est un pays extrêmement pauvre qui a été sous un régime colonial et féodal. Souvent des personnes qui sont ostensiblement hors la loi, mais qui ont une raison de l'être, apparaissent comme sympathiques aux yeux des autres. Il existe des gens comme Donullia Goodyear. J'ai lu suffisamment de faits divers pour le savoir. Un homme qui lui ressemble peut tout à fait exister en Inde.

k-libre : Dans cet ouvrage cohabitent des descriptions très précises de scènes de tortures conduites par des officiers de police et de scènes d'amour, comment avez-vous géré cet antagonisme ?
Tarun J. Tejpal : Le challenge pour un auteur réside dans sa capacité à se mettre dans la peau des autres. Pour pouvoir écrire sur un personnage comme vous, je dois être capable de penser comme vous, je dois pouvoir vous comprendre, savoir comment vous allez agir, ce que vous allez penser, ce que vous allez faire. C'est le défi à relever. En ce qui concerne les scènes de violence et de torture, il faut savoir que l'Inde est une des sociétés les plus violentes et cruelles du monde. L'Inde métaphorique est perçue comme non-violente et tolérante, c'est un fait intéressant, mais cela ne reflète pas du tout la réalité de l'Inde. C'est à cause de personnages comme Gandhi et de Bouddha que ce mythe s'est créé, et que les gens imaginent que nous sommes un pays non-violent et tolérant. Mais en vérité, nous sommes violents et cruels. Nous pratiquons la violence contre des religions, des castes, des hommes et des femmes, des enfants, des animaux, des langues. Si vous lisez la presse indienne, vous serez choqué de la violence morale et de la cruauté à l'œuvre au quotidien.
Gandhi et Bouddha soulignent en fait qu'il y a beaucoup de violence sur le sous-continent. Et les grands réformateurs comme Gandhi, Bouddha, Mahavira, Brunana, Khabir ont émergé sur le sous-continent en réponse à toute cette violence. Et cette violence est grande. Aujourd'hui encore la police est extrêmement violente et draconienne. Dans ce livre, j'ai essayé de capturer avec le plus de réalisme possible la vraie nature de la réalité indienne. Histoire de mes assassins est en quelque sorte une contre-narration à la narration actuellement populaire dans le monde occidental d'une Inde lumineuse, grande puissance à venir, pays en pleine croissance, pleine de gens riches, pleine d'individus appartenant à la classe moyenne. Ce qui ne veut pas dire que ce n'est pas du tout vrai. Mais s'il est vrai qu'il y a deux cents à trois cents millions de personnes qui vivent bien en Inde, il y a tout de même sept cents à huit cents millions d'Indiens très pauvres et qui mènent une vie de misère extrême.
Ce roman est une contre-narration à deux discours et narrations : celui qui affirme que nous sommes une société tolérante et non-violente, ce que nous ne sommes pas, et celui qui nous présente comme une superpuissance en pleine expansion, ce que nous ne sommes pas non plus. Nous sommes le pays le plus compliqué du monde. Le challenge d' Histoire de mes assassins tient en une question : suis-je capable de saisir dans un ouvrage, une histoire, les multiples facettes de l'Inde qui coexistent simultanément aujourd'hui ? Si vous avez déjà séjourné en Inde, vous savez que des milliers d'Indes différentes cohabitent. Une Inde très riche, une Inde très pauvre, une Inde des classes moyennes, une Inde très éduquée, une Inde littéraire. Capturer toutes ces versions de l'Inde furent un vrai défi. Le problème avec la plupart des ouvrages sur l'Inde écrits en anglais, c'est qu'ils traitent essentiellement des gens qui appartiennent à ma classe sociale, la frange haute de la classe moyenne, éduquée. Ils n'évoquent pas du tout la vie de ceux qui existent en dehors de cette classe. Il était très important à mes yeux d'écrire un livre capturant toutes les couches de la société, des classes les plus basses aux plus hautes. Et c'est que j'ai essayé de faire dans ce roman.

k-libre : Votre livre n'a pas été traduit en hindi ?
Tarun J. Tejpal : Non, pas encore. Mais il le sera.

k-libre : Dans Loin de Chandigarh, certaines scènes étaient très torrides, d'un érotisme torride. J'ai recommandé à toutes mes amies de le lire avant de "s'endormir" tant ces scènes sont incroyables. Dans Histoire de mes assassins, les choses sont différentes, les relations moins sentimentales. Le sexe y est plus bref, plus froid...
Tarun J. Tejpal : Plus brutal, oui. De fait, c'est un livre très différent. Le contenu des livres est très différent. Loin de Chandigarh parlait d'amour, Histoire de mes assassins parle de violence et de pouvoir. Deux thèmes si différents qu'ils exigent un traitement différent. Je n'aime pas les auteurs qui écrivent toujours le même livre. De nombreux écrivains réécrivent le même ouvrage année après année. Moi, ce qui me titille, c'est de faire quelque chose de complètement nouveau à chaque fois. Puisque vous avez lu les deux livres, vous savez qu'ils sont très différents et qu'ils ont peu en commun. L'amour et la violence sont les deux facettes d'une même pièce. Ce sont les deux émotions humaines les plus fortes. L'amour et la haine sont deux émotions de même intensité. Dans Loin de Chandigarh, j'ai largement exploré l'idée de l'amour dans une relation et j'ai essayé de repousser les limites, d'explorer, de comprendre et de subvertir le sujet. Histoire de mes assassins tourne de façon similaire autour de la violence et de la haine, des émotions très fortes. Je serai plutôt content si les gens ne peuvent se coucher sereinement après avoir lu Histoire de mes assassins parce que je ne pense pas que la fonction d'un auteur littéraire soit de rassurer les gens et de faire en sorte qu'ils soient contents d'eux-mêmes. Son métier est de les mettre mal à l'aise, de les forcer à penser, à se regarder et à regarder le monde avec un regard neuf. Il y a déjà la publicité, le cinéma et la télévision qui font en sorte que les gens se sentent contents d'eux-mêmes. Je ne veux pas que mes ouvrages servent de pilules pour mieux dormir à mes lecteurs. Je veux que ce soient des pilules qui les réveillent, les secouent et les forcent à regarder le monde d'une autre manière. J'essayais déjà de faire la même chose dans Loin de Chandigarh en parlant de sujets qui mettent beaucoup de gens mal à l'aise : le désir, l'amour et la sexualité. Trois fondamentaux de la condition humaine. Je veux que les lecteurs se confrontent à des sujets. Je veux les forcer à réexaminer ce en quoi ils croient. Je veux qu'ils se regardent vraiment. Avec Histoire de mes assassins, je veux les forcer à réexaminer le monde, à regarder autour d'eux et à voir les gens qu'ils ne voient pas d'habitude. En Inde, nombreux sont ceux qui ne voient rien. Les réactions autour du roman sont étonnantes. Les personnes qui lisent le livre découvrent soudainement que les gens qu'ils croisent tous les jours et qu'ils ne regardent jamais peuvent eux aussi avoir des vies complexes, riches et bien réelles.

k-libre : Votre roman n'a pas de grand final. La résolution de l'intrigue me semble à la fois commune et effrayante. Est-ce que cela reflète votre désespoir ?
Tarun J. Tejpal : Non, non pas du tout. Comme je l'ai dit cela fait partie de la narration. Malheureusement, et c'est la triste vérité, dans quatre-vingt-dix-neuf pourcent des cas, les gens ne meurent pas dans un grand final. La plupart des vies s'éteignent tout simplement progressivement en gémissant. Pour la plupart des gens, et notamment pour les personnages d'Histoire de mes assassins, leur histoire, leur naissance, leur place dans le monde... tout s'accumule contre eux. Ils n'ont vraiment pas la chance de leur côté. Si vous lisez toutes les histoires contenues dans Histoire de mes assassins, ils ont très peu de chance de survivre. Mais ils survivent contre toute attente. La survie au quotidien est déjà un grand accomplissement en soi. Le roman ne prétend pas être un monde de rêve. Il n'en est pas un. Comme je l'ai dit, mon but est de contraindre le lecteur à regarder le monde autour de lui pour le voir tel qu'il est. Ça fait aussi partie de ma propre quête. Lorsque j'écris un roman, j'essaye de comprendre la condition humaine, d'identifier l'élément du comportement humain que je tente de cerner. J'essaye de déterminer quel comportement est bon ou mauvais, comment les gens vivent leur vie d'une certaine manière et pourquoi ils font certaines choses. J'essaye de comprendre tout cela. Le narrateur poursuit lui aussi son propre voyage, tout comme les autres personnages du livre. Malheureusement, comme je l'ai dit, il n'y a de grand final pour aucun de nous. Le monde se termine dans un gémissement pas dans une détonation.

k-libre : Dernière question. Y a-t-il une question que l'on ne vous a jamais posée et à laquelle vous mourez d'envie de donner une réponse ?
Tarun J. Tejpal : Je n'en trouve pas. Je serais très content si j'en entendais une un jour qui ne m'avait jamais été posée. Non en fait, il n'y en a pas. Je n'ai moi-même pas de réponse. En tant qu'écrivain, je n'ai que des questions. Par contre, en tant que journaliste, j'ai beaucoup de réponses. Ma vie d'écrivain et ma vie de journaliste sont très différentes. En tant que journaliste j'ai vraiment beaucoup de réponses, je sais clairement ce qui est juste et ce qui ne l'est pas. Ce qui est noir et ce qui est blanc. En tant que romancier, je n'ai pas de réponses, mais j'accumule les questions. Je suis en quête permanente. Je suis un observateur. J'essaye de comprendre la condition humaine. Mais en tant que journaliste, je distingue toujours le bien du mal. Je lutte au quotidien pour que le bien gagne contre le mal, c'est mon boulot de journaliste. En tant que romancier je ne suis sûr de rien.

Propos aimablement traduits par Apolline Baudry.


Liens : Tarun J. Tejpal | Histoire de mes assassins Propos recueillis par Axelle Simon

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