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Menaces italiennes
Grand format
Inédit
Tout public
378 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-07-300051-4
Coll. "Série blême"
Quand la fiction précède la réalité
En Italie, les forces d'extrême droite sont en train de se préparer pour prendre le pouvoir. Certaines d'entre elles décident de le faire de manière sérieuse, et c'est justement le choix de certains pour apparaître comme des dirigeants présentables et obtenir le vote des citoyens, y compris en se servant des émigrés qui gagnent de plus en plus l'Europe. D'autres, comme un universitaire, voient à plus long terme, en cherchant des subventions, y compris auprès de sources européennes, proches de leurs idées, des sources qui n'hésitent pas à pratiquer le chantage, le racket et le hackage pour obtenir des fonds. Avec ces subventions, l'universitaire espère former une nouvelle génération plus proche de son idéologie. Enfin, des "anciens" plus brutaux s'appuient sur les éléments les plus néonazis et sur les clubs de supporters pour assoir un pouvoir dans la rue. Les services de l'unité européenne antiterroriste, qui doivent surveiller les extrémistes, épient aussi ces mouvements d'extrême droite, même si les gouvernements leur demandent surtout de travailler des pistes islamistes. Mais, l'un des dirigeants de l'organisation policière, Salvère, utilise une partie des fonds et des ressources pour garder un œil sur les néonazis, car il sait bien qu'ils constituent une menace réelle. En même temps, deux événements vont rebattre les cartes. D'une part la mort d'Hassan, un ancien colonel de l'armée syrienne, réfugié à Berlin en Allemagne et qui gérait les réseaux d'extrême droite et, d'autre part, une affaire spéciale. En Italie, l'un des hommes liés à des mouvences de supporters vient de voir disparaitre sa femme et sa maîtresse qui sont parties ensemble et ne donnent plus signe de vie. Quelques jours plus tard, on retrouve l'une des deux femmes, morte, assassinée, dans une maison de campagne de la famille, mais la deuxième a, elle, toujours disparu. Que s'est-il passé ? Alors que la police italienne enquête mollement, les services européens se servent de cette histoire pour mettre la pression sur des individus liés aux forces d'extrême droite italienne en espérant qu'elles parleront pour ne pas être mêlées à l'assassinat.
Troisième volet d'une série, extrêmement documentée, écrite par Jacques Moulins, un journaliste spécialiste de ces questions, sur l'extrême droite européenne et ses moyens actuels pour essayer de reprendre le pouvoir, Menaces italiennes arrive au moment où la question se pose également pour l'Italie. Basé sur des recherches sérieuses, sur des éléments réels, le récit, ici, devient le prétexte à la description des manigances des uns et des autres. Les policiers et leurs querelles, les tensions politiques provoquées sont un peu en retrait dans ce volet qui se concentre beaucoup sur l'aspect italien des choses et en partie sur la mort du colonel Hassan. Jeu de semblants, ombres et silhouettes qui manigancent, Menaces italiennes perd en vigueur narrative et en rebondissements ce qu'il gagne en densité d'idées. Reste à savoir si cela peut suffire à un lecteur qui apprécie sans doute la description des complots et autres coups bas mais qui peut rester un peu sur sa faim d'un point de vue de dynamique.
Citation
Les années avaient passé, culbutant les régimes et les hommes, l'entrainant lui-même vers l'exil et un destin qu'il n'aurait jamais imaginé vivre. Mais il aimait toujours Pankow et Weissense, avec une once de superstition.