Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
288 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-501-16082-7
Coll. "Black lab"
Tuer les chefs en un acte social normal
Diane Choinière est une photographe qui travaille pour des journaux, et notamment pour Chronique hebdo. Mais l'heure est aux réductions de coûts, et la direction lui offre "l'opportunité" de diminuer son temps de travail et surtout son salaire. Comme elle refuse, elle est peu à peu ostracisée et on ne lui confie plus aucune mission. Elle devient donc une paria dans son propre journal et se voit obligée de porter plainte devant les prudhommes. Mais, évidemment, le temps que les choses se règlent, elle ne dispose plus d'argent. Lors d'une soirée arrosée avec des amis, les derniers qui lui restent dans le journal, elle annonce qu'elle va liquider la direction et elle envoie un coup de fil au directeur, se moquant de lui. Seul problème, quelques heures plus tard, il meurt et Diane ne dispose pas d'alibi. Un commissaire vient la voir et tombe amoureux d'elle. Une relation s'engage et il la protège. Mais quand d'autres têtes pensantes du journal succombent de manière étrange, que le commissaire découvre un tube de rouge à lèvres qui lui appartient à proximité d'une victime, et qu'elle ne dispose que d'alibis peu crédibles, il est décidé à l'envoyer en province pour se faire oublier...
Colère chronique est un récit classique d'une suite de meurtres qui semblent bien être en rapport les uns avec les autres et dont la coupable désignée pourrait être cette narratrice, imbue d'elle-même, douée pour la dive bouteille, usant de calmants comme d'autres de Smarties. Construit comme une narration à la première personne, une narration parsemée de piques sur le milieu journalistique, ses vedettes et ses requins, avec des pointes d'humour et d'ironie, le roman est l'œuvre d'une auteure qui doit avoir quelques rapports avec son personnage (elle est elle-même photo-reporter). Le texte joue donc à la fois sur le meurtre, sur la critique de mœurs et sur le parcours personnel d'un personnage. Amusant, léger, le roman de Louis Oligny se laisse lire mais ne convaincra pas forcément l'amateur de romans noirs. Il plaira plus à un lecteur balzacien qui verra là une version contemporaine de certains scènes et romans où l'auteur de la comédie humaine croquait le monde et le demi-monde, celui des journaux, des arrivistes qui n'ont pas forcément les moyens de réussir mais l'intelligence de faire perdre ceux qui leur sont supérieurs. C'est déjà une bonne chose.
Citation
Et voilà, tout le monde. Assassiné, entretués. Pas les journalistes, bien sûr. Eux, ils pourront reprendre leur poste, faire leur travail, écrire, enquêter sans contraintes.