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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Anne-Sylvie Homassel
Muret : Zanzibar, février 2010
446 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-35931-040-5
Coll. "Vineland"
Un monde ensorcelant
Tout commence par une carte de visite posée sur un bureau par un ancien collègue "à la capacité surnaturelle pour foutre la merde partout où il passait et vous faire des nœuds au cerveau avant même que vous vous en rendiez compte". Sur cette carte de visite, rien sauf une adresse : 4 Eyrie Street. Birch Ritter – vous pouvez l'appeler Sunny, même si il ne le sait pas encore – est un flic de la criminelle, la cinquantaine, un bon quintal, des mains de boucher, une vie en lambeaux. Ritter est envoyé sur une affaire simple, "un magnat de l'immobilier retrouvé carbonisé dans sa Mercedes à La Playa, sur un belvédère, le lendemain du jour où il avait modifié son testament – ce dont il ne s'était pas caché. L'épouse, de seize ans sa cadette, glorieusement roulée, était encore sous garantie. Le mort avait trois enfants adultes. Et comme ils s'attendaient à hériter chacun des deux millions, sans compter le palais paternel, près des Gardens, ils avaient flairé l'arnaque". Pour lui et "Le Louveteau", son jeune collègue qu'on lui a fourré dans les pattes, les choses ne sont pas aussi claires qu'elles en ont l'air… Et pour tenter de démêler ça, Ritter va aller faire un tour au 4 Eyrie Street. Pour y faire quoi ? Il ne le sait pas, la carte lui a été donnée sans un mot, mais il va y aller. Franchir la porte du 4 Eyrie Street, c'est entrer dans un nouveau monde. Ce que Ritter ne voit pas, la première fois, obnubilé par la beauté de la maitresse des lieux, mais il va en faire l'expérience…
Et le lecteur aussi va faire une sacrée expérience car ce texte, qui ne ressemble pas à grand-chose de connu (pour faire bref on peut dire que Kris Saknussemm pose superbement son ambiance comme Brian Evenson dans La Confrérie des mutilés), est d'une force rare. Le genre de polar qui vire dans le fantastique sans vous heurter (même si vous vous posez de grosses questions un peu avant la page 200) et une lecture hypnotisante, qui vous force à tourner les pages tout comme Ritter est attiré par le 4 Eyrie Street. C'est fracassant, déroutant, envoutant, choquant… ça vous rince, vous essore et vous sortez pantelant de ce monde en vous demandant ce que vous allez bien pouvoir lire après une telle claque !
On en parle : La Vache qui lit n°110 |L'Indic n°6 |La Tête en noir n°143
Citation
Vous comprenez maintenant pourquoi les types qui font mon job se consolent avec la bouteille ou la pipe ?