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Grand format
Inédit
472 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-226-47156-7
Coll. "Thrillers"
Les tueurs sont fatigués
Lorsqu'un corps de femme est retrouvé dans les montagnes de Californie, l'agente spéciale Michelle Ventura constate que le rituel meurtrier évoque le modus operandi du tueur en série Patrick Hollman, avec notamment une statuette indienne introduite à l'intérieur de la victime. Elle se tourne donc vers le profileur devenu auteur à succès Nicholas Foster. En effet, celui-ci a bien connu Hollman, tueur mystique ordonné prêtre, avant de savoir qui il était vraiment. D'une certaine façon, Foster a phagocyté Hollman, à l'origine de sa vocation de profileur : il disséqua la psyché du tueur pour construire son analyse des mécanismes criminels. Ce faisant, il a également rendu Hollman plus célèbre qu'il n'aurait dû l'être... Seul problème, Patrick Hollmann est mort depuis plus de quinze ans, arrêté et exécuté sous les yeux de Foster lui-même. Le profileur a du mal à croire à une simple copie, les imitateurs passant rarement à l'acte. Alors qui ? Et comment faire alors qu'une journaliste lance une croisade contre Foster ?...
Nul doute qu'avec le profil de son auteur, scénariste de séries télévisées et se disant "très américain", ce roman a tout pour finir dans les têtes de gondoles. Le point de départ n'est pas des plus original, mais peut encore en avoir sur le capot s'il est correctement traité, mais là... Franck Ollivier ne semble pas comprendre qu'un roman n'est pas une série télévisée. Le tout est assez confus avec des personnages interchangeables puisque à peine dessinés et des flashbacks insérés à la truelle de façon aléatoire, ce qui fait qu'il est difficile de s'y retrouver. Généralement, ce genre de texte donne dans le dialogue-Ikéa. De façon surprenante tout se passe en d'interminables pavés explicatifs sur les tueurs, le Mal, bref, sur tout ce que Maxime Chattam laboure, voire rabâche, depuis vingt ans avec cette éternelle fascination un peu malsaine pour les tueurs en série : même si on est dans la fiction – encore que les frontières soient malheureusement fluctuantes - ne finit-on pas par trivialiser le tout, puisqu'on dirait qu'on choisit d'être tueur en série comme on se ferait barman ou plombier-zingueur ? Quant aux passages d'Italie et d'Indonésie, vu qu'il n'y a ni description, ni notes d'atmosphères, l'auteur aurait aussi bien pu se contenter de Google maps. Pire, après quatre cent soixante-dix pages bien tassées, la fin est ouverte sur une suite. Bref, l'auteur se contente de balancer des éléments pas forcément inintéressants à droite et à gauche mais ça ne suffit pas pour que ça passe. Les amateurs de mini-séries télévisées seront peut-être en terrain connu...
Citation
À part au cinéma, jamais un tueur n'avait permis d'arrêter un autre tueur. C'était de la fiction pure, qui faisait parfois de bons films ou de divertissantes histoires, mais sans lien avec la moindre efficacité dans le réel. 'Connaître les tueurs en série n'a jamais servi à arrêter un tueur en série', avait-il écrit. Ça, vingt ans plus tard, il le pensait toujours. Ce qu'il fallait, c'était se connaître soi-même.