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Portrait de la mort donnant le sein
Grand format
Inédit
Tout public
192 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-84859-257-2
Coll. "Textures"
Quand les cobayes sortent de la cage
L'île de Ré ? Un endroit zen pour les vacances répondront au minimum et facilement les gens. Mais c'est là, du côté des marais salants, que le docteur Malaquin a installé sa clinique. Est-ce un bel endroit pour soigner les enfants - qui sont les principaux occupants de cette clinique ? C'est que l'on pourrait également penser. Mais le docteur Malaquin est une sorte de docteur Mengele (ou Lerne ou Moreau...). Sa clinique est un endroit où l'on teste de nouveaux médicaments (aux curieux effets secondaires) sur des cobayes, des enfants que leurs familles ont vendu aux équipes du savant. À ses côtés, Korf, un spécialiste, surveille le petit monde, nettoie les erreurs avec son équipe qui parcourt parfois l'île à bord d'un 4 X 4. Et puis il y a Alice. Une femme qui a quelques problèmes avec l'alcool et qui s'est mise en ménage avec Hervé. Ce dernier qui pense en termes financiers, parvient à convaincre Alice de laisser son fils Corentin aux bons soins du docteur. Mais quelques semaines plus tard, le couple est appelé par le clinicien. Corentin et un de ses nouveaux amis, un autre cobaye, Kléber, se sont enfuis de la clinique. Il faut les retrouver. Pour le docteur, il faut se dépêcher avant qu'il ne lâche ses troupes de sécurité (surtout que Korf a l'air bien excité). Le couple se lance alors dans la recherche des deux garçons mais c'est compliqué car les deux enfants savent comment se cacher.
Ce court roman de Brice Tarvel s'appuuie sur une intrigue simple et classique de la littérature policière : des "évadés" ou des fugitifs face à ceux qui les cherchent, les gens qui peuvent les aider, la paranoïa possible... Portrait de la mort donnant le sein part d'un médecin digne des personnages de la littérature gothique, mais que l'on verra peu par la suite. Le roman alterne les scènes avec les enfants qui fuient, se terrent, font des rencontres plus ou moins sympathiques, essaient de rejoindre la maison d'une grand-mère qui pourrait les aider, et celles qui mettent en scène la mère qui sort un peu de son absence alcoolique pour redevenir une mère, et un amant qui pense surtout à l'argent. S'achevant avec une fin logique mais que nous nous garderons bien de dévoiler, d'une grande beauté stylistique, le roman, en un récit court, est maîtrisé du début à la fin. Variation intelligente d'un thème classique, comme une version moderne de La Nuit du chasseur, de Davis Grubb, le texte confirme, si besoin était, combien Brice Tarvel concilie une écriture efficace et un sens de l'intrigue rapide et populaire de qualité.
Citation
Quand il serait en Lozère, chez mamie Édith, il parviendrait peut-être à guérir, à redevenir comme avant. Car sa grand-mère connaissait le secret de certaines plantes médicinales, des plantes qu'elle cultivait dans un coin de son potager et qui lui avaient permis plus d'une fois de soigner des bêtes ou des voisins qui, comme elle, ne faisaient guère confiance à la médecine traditionnelle.