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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Dominique Defert
Paris : Jean-Claude Lattès, mai 2023
364 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-7096-7206-1
Autopsies divertissantes
Kay Scarpetta est toujours une brillante médecin légiste. Là, elle doit participer à un procès somme toute complexe : une femme, ancienne reine de beauté est partie en bateau avec son ami et serait tombée à l'eau, le fiancé ne pouvant la retrouver. Plus tard, le corps s'est échoué sur le rivage de l'île de Wallops. Pour des raisons de santé, le docteur qui a fait l'autopsie a sans doute commis des erreurs et a signalé un décès criminel. L'ami a donc été mis en prison. Mais Kay Scarpetta a revu le dossier, multiplié les analyses et tout laisse supposer que ça a été accidentel. Le procureur qui joue là son poste et sa probable prochaine candidature à la magistrature suprême fait tout pour minimiser l'apport de la légiste. Autour du tribunal, des forces d'extrême-droite manifestent aussi pour l'exécution du "coupable". Mais alors qu'elle vient de finir son témoignage, Kay Scarpetta est appelée sur un nouveau lieu de crime. Premier problème et non des moindres : la morte est la sœur de la juge du procès. Deuxième problème : la victime travaillait pour la CIA ce qui fait que les services spéciaux sont sur place et vont surveiller l'enquête. Enfin, les manifestants du procès veulent aussi intervenir dans cette affaire qu'ils lient à un complot généralisé. Arrivée sur place, Kay Scarpetta découvre des indices troublants. Le criminel est un homme dangereux, utilisant une arme nouvelle. Était-il en train de tester son arme juste avant de s'en servir contre le président des États-Unis, justement en visite dans les parages ? En tout cas, le convoi présidentiel est reparti rapidement. La morte est, en plus, l'amante du procureur. À présent, il lui faut essayer de trouver rapidement le coupable, qui se promène avec une arme nouvelle et dangereuse, tout en faisant attention aux manigances de personnes de la gouvernance locale qui voudraient l'éliminer.
Le temps passe à grande vitesse. On avait savouré les débuts en France des aventures de Kay Scarpetta en 1992 avec l'inoubliable Postmortem, et nous voilà déjà au 26e volume de la série. Ce volume de taille moyenne est résolument centré sur l'héroïne que l'on va suivre dans une enquête très rapidement menée. Elle est toujours accompagnée de Marino, qui est toujours égal à lui-même. Ici, le roman est serré : une longue scène de procès, puis une description de scène de crime, puis une deuxième et un retour chez elle. Enfin, les petites cellules grises fonctionnant, elle fonce chez quelqu'un qui pourrait la renseigner et tout ça permet à la solution d'être révélée. L'intrigue a le mérite d'être rapide, d'éviter les digressions et les scènes de paranoïa longues qui montrent cette pauvre Kay Scarpetta aux prises avec une administration politique qui lui met des bâtons dans les roues. Le récit vaut surtout par la découverte d'une arme qui, si on croit le livre, est actuellement la nouvelle arme des terroristes et fonctionne régulièrement aux États-Unis. Pour ceux qui apprécient Patricia Cornwell, qui aiment les choses rondement menées accompagnées d'une ou deux autopsies divertissantes.
Citation
Après un séjour de trois jours dans l'océan Atlantique, April Tupelo était méconnaissable. En particulier après cette vague de chaleur. L'ancienne reine de beauté avait le corps marbré de vert et déformé par les gaz de décomposition. La peau s'était desquamée, ses longs cheveux blonds s'étaient détachés de son crâne.