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Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean-Luc Piningre
Paris : Le Cherche midi, mai 2023
496 p. ; 19 x 14 cm
ISBN 978-2-7491-7637-6
Les mystères du Temple
Nous sommes en 1818 à Paris. Hector Carpentier est un jeune médecin qui vit avec sa mère et dont la maison est occupée par des locataires afin d'améliorer le quotidien. C'est alors qu'il reçoit la visite du policier Eugène-François Vidocq qui se pose des questions car on vient de découvrir un mort dans les rues de Paris. Ce mort a été assassiné, mais personne ne sait qui il est. Il a été volé mais peut-être était-ce après le décès. En tout cas, la seule chose que l'on a retrouvé sur lui c'est un papier avec le nom du médecin. Pourtant Hector Carpentier ne le connait pas. Après une enquête un peu plus approfondie, le jeune homme comprend qu'en fait le mort était peut-être lié à son père qui portait le même prénom que lui. Cela va permettre à Vidocq de comprendre une partie de l'histoire et de trouver la véritable identité du mort car ce dernier travaillait avec le père du médecin autour d'un cas célèbre, l'un des événements les plus mystérieux et tristes de la Révolution française. En effet, le docteur avait été chargé, avec l'homme assassiné, de s'occuper du Dauphin, le fils de Louis XVI, martyrisé dans la prison du Temple où il serait mort. Mais est-il vraiment décédé dans la prison ? Le médecin va fouiller les textes de son père, discuter avec un de ses vieux locataires qui a été l'ami de son père, tandis que Vidocq comprendra que l'existence possible de l'héritier resté en vie risque de poser des problèmes à l'actuel souverain et encore plus à celui qui se prépare à lui succéder.
La mort de l'héritier du trône dans des circonstances mystérieuses et que la Révolution a masqué pour éviter que soit créé un culte post-mortem a été à l'origine de nombreuses escroqueries : le XIXe a vu passer un certain nombre de prétendants, assurant être Louis XVII, capables parfois de s'attirer la sympathie ou la reconnaissance de membres de la famille royale, créant du désordre et du scandale. Le plus célèbre de ces prétendants a été un certain Naundorff (dont les descendants revendiquent encore aujourd'hui leur appartenance à la famille royale française). Louis Bayard donne ici une version de cette histoire dans un récit plus historique que réellement policier (malgré la présence de Vidocq). Si la première partie du roman tourne autour de l'énigme posée par un homme mort, la suite se concentre sur un jardinier, un peu simplet, qui serait le vrai Louis XVII et que les deux personnages vont essayer de protéger contre des membres officiels de la famille qui aimeraient faire disparaitre ce prétendant bien encombrant et reconnu par la propre sœur du disparu. Le récit est bien construit, les personnages décrits avec soin et l'énigme apparait dans sa complexité. Pour un auteur étranger, l'on peut dire que Louis Bayard a bien travaillé sa documentation. Comme dans Un œil bleu pâle qui mettait en scène Edgar Allan Poe, ce récit offre également une relecture de la vie d'un personnage bien connu de l'histoire française en la personne d'Eugène-François Vidocq. C'est vivant, alerte, sans prétentions.
NdR - Ce roman a été initiallement publié en 2010 sous le titre La Tour noire.
Citation
Je n'ai pas honte de l'admettre. Lorsqu'une personne de si haute naissance s'abaisse ainsi à plaider votre cause, eh bien, quels que soient les penchants démocratiques, cela vous serre le cœur.