Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'allemand par Céline Maurice
Paris : Archipoche, juillet 2021
344 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-37735-475-7
Coll. "Archipoche", 688
Vacances meurtrières
Pour des Allemands, une villégiature dans une île de la Mer du Nord c'est une bonne occasion de passer d'agréables vacances. C'est sans doute ce que pense ce jeune couple (Julia et Michael) qui accepte l'invitation d'un autre couple plus âgé afin de savourer des congés amplement mérités. Mais l'épouse des invitants est une teigne, son mari lorgne la jeune compagne de son ami et une mauvaise ambiance s'abat très vite sur les quatre personnages. Julia entend profiter d'une occasion macabre pour arrêter ces vacances désastreuses, à savoir la découverte d'un cadavre sur la plage. Qui plus est l'affaire est glauque car le coupable a enlevé un couple, enterré à proximité de la marée montante la jeune femme, ne laissant sortir de l'eau que la tête, puis attaché le mari pour qu'il soit témoin du décès de sa compagne. De fait, l'assassin est un être tourmenté, incapable d'émotions et qui entend ainsi découvrir le ressort ultime de l'amour dans les dernières paroles d'un homme pour la femme qu'il aime. Mais Julia ne peut pas partir car sur les lieux du crime on découvre le portefeuille de Michael, et un policier particulièrement obsédé va passer son temps à chercher des preuves pour l'incriminer, ne se focalisant que sur lui, au grand désarroi de son adjoint. Et pourtant d'autres coupables sont possibles : l'épouse, les deux amis, un voisin au comportement louche, un psychologue retiré là depuis une sombre affaire, un policier local en délicatesse avec son équipe et en convalescence. Lorsque le meurtrier récidive avec un deuxième couple, que l'on découvre dans un schéma similaire au premier, le doute n'est plus permis : un tueur en série se balade sur l'île.
Une île en guise de huis-clos, des suspects en veux-tu en voilà, des policiers aussi psychotiques que ceux qu'ils recherchent, des comportements de chaque protagoniste qui peuvent apparaître à double sens, un coupable super intelligent (et qui s'en sortira peut-être à la fin), qui joue aux échecs avec ses victimes et avec les policiers, l'ambiance délétère que peut être un milieu clos et isolé, tout concourt pour faire de ce roman une variante freudienne ou à la Norman Bates d'une intrigue digne d'Agatha Christie. Les ficelles sont apparentes mais le roman d'Arno Strobel tourne rond comme un épisode de "Columbo" ou de "Miss Marple", vu et revu, sans grande nouveauté mais sans déplaisir.
Citation
Il est seul. Les autres sont à l'intérieur, il fait trop froid pour eux. Il se sent plutôt satisfait, même s'il n'a pas découvert ce qu'il voulait. Son triomphe sur la police en général et sur cet Harmsen en particulier compense cette déception.