Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais par Alexandra Herscovici-Schiller
Paris : HarperCollins France, octobre 2021
280 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 979-10-339-0994-1
Coll. "HarperCollins poche. Noir"
Lettre anonyme et tasse de thé
Le docteur Clement Ryder est un vieux médecin qui découvre qu'il est atteint de la maladie de Parkinson. Il doit donc quitter ses occupations envers les vivants mais ne peut se résoudre à abandonner le métier. Il accepte donc de devenir l'un des médecins légistes d'Oxford en ces années 1960 débutantes. Mais il ne peut se contenter de ce rôle et aimerait (comme c'est une possibilité en Angleterre) participer plus activement à certaines enquêtes : il a notamment dû accepter de clore une investigation autour d'un meurtre dans la famille Deering (inaboutie car le principal coupable vers lequel pointaient des indices a trouvé un alibi en la mère même de la victime), mais il doute d'avoir fait le bon choix. Il propose alors aux forces de police de lui adjoindre un jeune policier. Ce sera Trudy Loveday, une femme qui cherche de son côté à s'affirmer dans un monde d'hommes et qui fera de son mieux pour enquêter. Lorsque sir Marcus Deering, un riche industriel de la ville reçoit des menaces anonymes et que, faute de repentance, son fils mourra, c'est l'occasion rêvée pour Ryder de relancer l'enquête close sur la mort de sa fille...
Les enquêtes de Loveday et Ryder se situent dans l'Angleterre des années 1960 et épousent le genre d'enquête propre à l'époque : lente, minutieuse, s'ancrant dans la tradition christienne. Les policiers mènent leurs investigations en fouillant chaque détail, en remontant dans le passé pour découvrir la genèse du crime, en revenant sans cesse sur les indices et les pistes. De format classique, autant dans la forme que le fond, Le Corbeau d'Oxford se laisse lire sans déplaisir, comme l'on regarde les séries télévisées de facture anglaise, avec un soin du détail intelligemment amené, une description fine des personnages et de leurs remords, de leurs misérables petits secrets. Le roman propose une fin plutôt originale et qui montre que le lecteur a été emmené dans un bateau et un piège assez bien manigancé qui sauve de l'ennui normatif du début. Quant aux deux enquêteurs, ils sont présentés avec soin, même s'ils restent assez lisses avec une policière qui essaie de créer un féminisme discret et vieil homme qui se refuse à abandonner le métier. Les éléments positifs sont donc suffisants pour trouver un peu d'intérêt, sans pour autant soulever d'enthousiasme.
Citation
Béatrice cilla. C'était drôle, mais elle comprenait pour la première fois à quel point elle paraissait coupable aux yeux de la loi, et qu'elle risquait un procès pour tous ces mensonges. Auparavant, elle s'était simplement vue comme une mère protégeant son enfant – sans penser que ses actes puissent être illégaux, ou même condamnables.