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Marius Granet et le trésor du palais comtal
Poche
Réédition
Tout public
Un trésor bien voyageur
En 1308, les Templiers de France sont arrêtés et emprisonnés. Mais du côté d'Aix-en-Provence, prévenu par un chevalier, ils ont le temps de cacher leur trésor ainsi que divers documents dans une tour en construction, ce qui permettra à leur trésor de passer plusieurs siècles en sureté. Nous sommes dans les dernières années du règne de Louis XVI, Fulques, revenu des guerres d'indépendance américaine, s'est engagé comme domestique chez un noble. Un soir, comme il se trouve à proximité des restes d'un édifice médiéval qui va être détruit, il le visite et découvre le trésor à demi enfoui. Il revient à la nuit tombée avec son maître et les deux hommes déterrent le trésor. Ce qu'ils ne savent pas c'est que trois enfants, dont Marius Granet, futur grand peintre, les ont vus et que, en parlant avec leur gouvernante, l'affaire fuite jusqu'à un autre homme. Là-dessus, quelques semaines passent, et le maître qui aimerait en savoir plus sur son trésor montre quelques pièces à un amateur qui lui annonce que ce sont des pièces très rares. Il fait également appel l'abbé Rive pour décrypter les documents. Mais ce Rive est un arriviste qui comprend qu'il y a là de l'argent à se faire et qui va s'acoquiner avec des voyous pour voler le trésor. Mais les choses ne se déroulent pas comme prévu et la Révolution française va encore accroître les troubles et les problèmes. Il faudra attendre la reprise en main par Napoléon et l'épopée impériale pour que Marius Granet, devenu adulte, achève l'aventure.
Voici un roman de Jean d'Aillon qui s'inspire d'un fait divers - on a accusé un noble d'avoir tué sa femme et d'avoir fui à la veille de la Révolution française. C'est l'occasion pour le romancier Jean d'Aillon de reconstituer la ville d'Aix-en-Provence au tournant des XVIIIe et XIXe siècle. Et il s'appuie ici sur une masse documentaire et des personnages réels - l'abbé Rive, les notables d'Aix en prises avec la révolution, Granet alors enfant mais déjà doué pour le dessin -, afin de raconter une histoire plausible qui dénoue et enrobe ce fait divers. Il replace l'histoire à la fois dans l'Histoire de la ville et de la France et dans la suite de ces aventures (il a beaucoup écrit sur Aix-en-Provence, sur les Templiers ou les cathares dans des séries qui ont eu du succès). Dans ce roman, Jean d'Aillon a parfois du mal à séparer ses connaissances historiques et les faits locaux, et son intrigue peine un peu à suivre les personnages qu'il dresse parfois à grands traits manichéens. Mais comme le disait Alexandre Dumas, on peut violer l'histoire si on lui fait des beaux enfants. Ce roman a au moins le mérite de s'inscrire de manière classique dans la lignée de ces ouvrages historiques et locaux qui s'appuient sur une documentation rigoureuse, et qui utilisent les artifices romanesques pour pouvoir relancer l'intérêt de leurs descriptions. On prendra un plaisir innocent à lire un roman rapidement troussé et qui demeure une lecture agréable, facile et distrayante.
Citation
Alors même qu'il préparait son voyage, il reçut un courrier fort méchant - et totalement inattendu - de madame de Châtillon l'avisant qu'elle avait été mise au courant de ses manigances par un ami de son père à Rome, lequel s'étonnait que Rive fasse toujours état de sa fonction auprès du duc de La Vallière mort depuis cinq ans.