Emily a disparu

Je traverse la montagne en courant, je grimpe quarante-cinq mètres avec une corde, tout ça pour voler au secours d'une femme que je ne connais même pas. Et je la porte pour descendre cette putain de montagne tout seul. C'est du putain de romantisme, si tu veux mon avis.
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Roman - Thriller

Emily a disparu

Psychologique - Disparition - Artistique MAJ dimanche 03 septembre 2023

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

Catherine Steadman
The Disappearing Act - 2021
Traduit de l'anglais par Séverine Quelet
Paris : Les Escales, juin 2023
320 p. ; 23 x 12 cm
ISBN 978-2-36569-747-7
Coll. "Les Escales noires"

Hollywood Toc

La jeune actrice londonienne Mia Ellot vient d'être nommée aux prestigieux BAFTA comme meilleure actrice pour son rôle dans une adaptation de Jane Eyre. Joie et bonheur ? Sauf qu'elle apprend quasi simultanément que son ami de longue date la trompe. Heureusement, son agent lui a trouvé une série d'auditions à Hollywood. La voilà partie pour la ville des apparences... À sa première audition, elle croise Emily, une autre actrice. Celle-ci lui demande d'aller mettre de l'argent dans son parcmètre et lui donne les clés de sa voiture, mais voilà, Mia est incapable de retrouver Emily. Elle laisse donc ses affaires au gardien des lieux... mais, le lendemain, Emily n'a pas réapparu. Puis arrive alors une femme qui prétend être Emily, mais que Mia ne reconnaît pas. Femme qui commence à s'immiscer dans sa vie...

Sous l'eau, le premier roman de Catherine Steadman, sorti à la sauvette chez nous, était bien placé au titre de pire roman de l'année, une catastrophe industrielle dont on se demande comment il a pu passer le bac de refus des agents littéraires si ce n'était l'indispensable caution série téléviée (et la notoriété de l'auteure) qui fait s'ouvrir toutes les portes. Ce roman n'a pas le niveau de nullité de son prédécesseur, il est juste... mou, comme un de ces téléfilms de Netflix uniquement conçus pour remplir une niche de quatre-vingt-dix minutes. Le tout est extrêmement lent, faisant passer par tous les états d'âme d'une héroïne pas très intéressante. Surtout que celle-ci, conformément à une mode actuelle incompréhensible, finit par devenir l'une de ses écervelées qui peuplaient les vieux "had-I-but-Know" poussiéreux. C'est le genre de roman où notre héroïne suit une quasi-inconnue en pleine nuit jusqu'au panneau Hollywood et l'escalade alors qu'on nous dit et répète qu'une actrice s'y est suicidée dans les années 1920 (retenez bien ce détail, car il n'a strictement aucune incidence sur la suite). On a aussi droit à un début de romance nunuche avec un inconnu qui s'avère, heureux hasard, un des producteurs les plus en vue d'Hollywood (la seule surprise est qu'au final, contrairement à ce que l'on s'attend, il n'est pas coupable de tout et du reste...). Enfin, on se demande bien pourquoi notre protagoniste, qui a bien autre chose à penser, s'attache à cette affaire au nom d'une inconnue qu'elle a vu deux minutes en tout et pour tout, au risque de nuire à sa carrière. Si vraiment, ce genre de livre se vend par millions, c'est mauvais signe pour le genre tout entier.

Citation

Je dirais que quatre-vingt dix pour cent des gens ici savent qui vous êtes, Mia. Pour certains, vous êtes celle qu'ils veulent engager, pour d'autre vous êtes la concurrence. Vous n'êtes plus à Londres, c'est du sérieux. L'industrie est partout ici. Les gens viennent à L.A. pour une seule raison, et quoi qu'ils prétendent, ce n'est pas la météo.

Rédacteur: Thomas Bauduret vendredi 01 septembre 2023
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