Contenu
Celui qui se brûle les fesses doit s'asseoir sur les ampoules
Grand format
Inédit
Tout public
La Crèche : Moissons noires, mai 2023
420 p. ; illustrations en noir & blanc ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-38436-099-4
Miss van Marple
Rosita Marcadet est une femme de la cinquantaine policière française. Mais elle est aussi, de par sa naissance, hollandaise. C'est pourquoi elle a décidé de prendre des vacances et en même temps d'aller sur les lieux où vivait sa mère avant de partir à Paris, et ainsi de voir ceux qui pourraient rester de sa famille. Pour éviter d'être reconnue comme la grande détective qu'elle est, et pour ne pas effrayer une famille qu'elle ne connait pas, elle garde son accent français et débarque incognito. Mais c'est peine perdue car quelques personnes l'ont reconnue et obtenu la certitude de son identité en s'appuyant sur Steven, un jeune homme hacker coincé par les services secrets néerlandais et devenu agent étatique. Mais au départ, l'information n'a pas circulé. C'est après un enterrement, alors que tous se trouvent encore dans le funérarium, qu'un homme tombe du toit et meurt. C'est un suicide affirme le policier local, mais une femme est embêtée car maîtresse du mort (qui malgré tout, était marié), elle sait bien que ce dernier souffrait de vertige ce qui contredit la thèse du suicide. L'amie du mort entend que Rosita Marcadet, aidée par Steven, mène l'enquête malgré l'hostilité de plus en plus forte du policier. Une enquête menée avec calme, entre deux salons de thé, d'hypothèses vérifiées, de suspicion sur différents protagonistes, d'indices et de détails.
Tout d'abord, le long titre de ce roman pourra surprendre, mais il fait référence à un proverbe néerlandais qui signale qu'il faut payer ses erreurs. Pour le reste, nous sommes dans une enquête à l'ancienne, dans le genre lancé il y a bien longtemps par Miss Marple, avec des indices, des références aux passés divers des protagonistes, un antagonisme latent entre le policier un peu benêt et l'intrépide femme. Le tout est servi avec un humour discret, comme si Anne Boudart n'était pas dupe de la filiation dans laquelle elle s'inscrit. Rien de neuf sous le soleil, à part le décalage géographique, puisque nous nous trouvons là dans la province néerlandaise, mais dans une petite communauté villageoise un peu à l'écart du monde, entre des rancœurs internes et des passés lourds. Pour amateurs de cosy crimes classiques avec des détectives qui boivent plus de thé qu'ils ne tirent de coups de feu. Un roman vous l'aurez deviné classique, mais au contenu rehaussé par son humour discret et les illustrations de l'auteure.
Citation
Un œil étranger peu courtois (ou peu attentif, selon de quel côté on se place) pourrait se lasser sans trop tarder de cet étrange paysage inexorablement plat. La géographie façonne-t-elle les caractères ? vivre au-dessus de falaises bretonnes déchiquetées fait-il germer un cœur sauvage, aux mille contours tranchants ?