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Inédit
Tout public
Traduit de l'italien (Sicile) par Serge Quadruppani
Paris : Fleuve, septembre 2023
284 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-265-15508-4
Coll. "Fleuve noir"
Les vieux plats, les meilleures recettes
La vie calme que souhaite le commissaire Montalbano ne serait-elle qu'un souvenir ? En ce moment, une équipe suédoise est en train de tourner un film à Vigàta et la vedette fait, elle, tourner les têtes, au grand dam de son compagnon qui devient neurasthénique ou violent. En tout cas, ça complique le tournage. Mais les choses sont encore plus compliquées pour le commissaire car un de ses adjoints protège la vedette et est accusé par la rumeur de lui prodiguer d'autres soins, ce qui exaspère sa femme. Et puis le tournage se déroule parfois sur la plage juste au bord de la terrasse du commissaire qui ne peut même plus déguster en paix les petits repas qu'on lui mitonne. À cela vont s'ajouter, bien sûr, deux enquêtes complexes. Dans la première, à l'occasion du film, l'ingénieur l'ingénieur Ernesto Sabatello, un homme du pays a ressorti une vieille caméra et a remis en lumière des films réalisés par son père. Mais il y a quelques petits films étranges qui ne montrent qu'un pan de mur filmé une fois par an, chaque 27 mars, entre 1958 et 1963, pendant quelques minutes toujours sous le même angle. Un film warholien qui pourrait bien cacher quelque chose de plus grave. C'est ce que voudrait savoir l'ingénieur, d'où sa demande au commissaire. La seconde enquête nous emmène dans un lycée où les choses ont dérapé. Deux individus armés ont surgi dans une classe, ont menacé tout le monde puis sont partis après avoir tiré des coups de feu. Qu'est-ce que cela peut cacher ?
Comme toujours avec Andrea Camilleri nous avons au programme des enquêtes nonchalantes et classiques qui jouent beaucoup sur la psychologie des acteurs, des passages pour mettre en valeur les adjoints du commissaire avec leurs qualités et leurs défauts, des petits soucis du quotidien, les pauses repas, racontées avec un humour discret. Ici, le commissaire se retrouve de nouveau à "devoir" cohabiter deux fois avec sa tendre amie mais leurs relations restent toujours aussi compliquées. Le charme opère de nouveau, même si le lecteur attentif, aura sans doute vite compris ce qui pourrait se cacher derrière le film du muret reproduit d'année en année. Mais tout ça ne nuit absolument pas au plaisir de lecture.
Citation
J'ai commencé à me sentir moins seul, j'allais à l'école ragaillardi et j'affrontais les méchancetés en sachant que d'ici peu tout serait fini. Mais je ne pouvais pas soupçonner….Ce jour-là, quand ils sont entrés avec leurs masques... j'ai reconnu celui des Anonymous et j'ai été atterré.