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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Natsuo Kirino
Paris : Le Seuil, février 2010
212 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-02-098127-9
Coll. "Thriller"
La mort en été.
On crie à la naissance, on joue dans les rues avec les gosses d'à côté, on va à l'école. Puis on intègre une petite bande. Un monde à nous, des trucs cachés dans la chambre, des soirées au téléphone. À l'adolescence, les parents crient, nous aiment, nous détestent, font leurs trucs pour nous élever au-dessus de la moyenne, puis le petit copain d'à côté un jour tue sa mère.
Mais c'est un secret, un truc scellé comme un pacte, une boite de Pandore, une sucrerie volée qu'on ne partage pas, dans Le Vrai Monde.
Ça commence presque comme un roman pré-ado : quatre gamines et un petit gars paumé, une sorte de souffre-douleur, toujours dans son coin surnommé "Le Lombric", que les filles vont apprécier et protéger lorsque sa mère sera assassinée à coups de batte de base-ball.
Tous suivent cet été-là un programme scolaire de bachotage intensif afin d'avoir des vacances productives et un cerveau plus que trop haut que la moyenne…
Natsuo Kirino effectue une légère scission d'avec ses précédents romans. On pourrait même dire une incision. Plus court, plus direct. Aucun encombrement mais une structure toujours aussi solide, infaillible et percutante. Un contexte original où la violence sort de la bouche des enfants. Roman chorale où chaque personnage s'approprie un chapitre et se raconte, se livre et vie presque ce fait divers comme une "aventure" au vrai sens romanesque du terme. Puis on est mal à l'aise. Le Lombric à son tour se livre, nous cause. Le lecteur est à l'écoute, voyeur ou spectateur dans une attente manipulatrice suintant comme un été humide.
C'est toute la perversité distillée crûment au gré des pages d'un roman où les coups de théâtre sont aussi imprévisibles que la violence qui s'abat sur ces antihéros criminels.
Invitez-vous dans le vrai monde de Kirino et n'ayez pas peur si, étrangement, il ressemble au vôtre...
On en parle : La Vache qui lit n°110 |Alibis n°35
Citation
Tout se divise maintenant entre avant ça et après ça - 'ça' étant le moment où j'ai tué ma mère.