Cache-cache mortel

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Roman - Thriller

Cache-cache mortel

Huis-clos - Disparition - Horreur-gore MAJ mardi 19 décembre 2023

Note accordée au livre: 1 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 23,9 €

Hide - 2022
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Pierre-Paul Durastanti, Kiersten White
Paris : De Saxus, septembre 2023
272 p. ; 21 x 15 cm
ISBN 978-2-37876-333-6

Cache-cache d'un ennui mortel

La compétition est alléchante : quatorze participants, une semaine de jeu dans un immense parc d'attractions désaffecté. Quatorze étrangers soigneusement sélectionnés venus des quatre coins des États-Unis qui ont pour seul point commun de devoir prendre un nouveau départ dans la vie. Le but ? Ne pas se faire prendre par les chasseurs. Mackenzie est spécialiste en matière de cache-cache, puisqu'elle s'est planquée toute sa vie. Mais la compétition est farouche, chacun des compétiteurs ayant de bonnes raisons de vouloir remporter les cinquante mille dollars de prix. Sauf qu'au fur et à mesure, le jeu prend un tour sinistre. D'autant que si le parc a fermé, c'est parce que jadis, une petite fille de cinq ans a disparu sans laisser de traces. Et s'ils étaient traqués pour de bon ? Et par qui ?

Kiersten White nous propose exactement le point de départ d'une bonne série B horrifique – Slasher ? Survival ? Histoire de monstres ? – et on imagine ce qu'un auteur avec une vraie sensibilité de série B comme, disons, Edward Lee (pour ne pas parler d'un conteur comme Serge Brussolo), en aurait tiré, surtout après un prologue alléchant. Mais c'est bien tout... D'abord, dès le départ, on est enfermé avec des personnages bien trop nombreux qui, s'ils ont des caractéristiques précises (de celles qu'on note sur un post-it sur son tableau à défaut de leur donner une véritable existence), sont vite indifférenciés, et pas un seul ne retient l'attention au point qu'on oublie vite qui est qui. Ensuite, l'auteure s'ingénie à vider de son histoire tout ce qui pourrait créer de l'intérêt ou du suspense. Pendant plus de cent pages répétitives, elle se contente de montrer des personnages se choisissant une cachette et y restant pour se retrouver l'heure limite passée, le récit passant abruptement de l'un à l'autre avec quelques mini-histoires individuelles pour meubler. Et ces fameux chasseurs ? Ils brillent par leur absence, des fois qu'ils pourraient créer un minimum de suspense. En fait, quoique vendu comme un thriller horrifique, le tout devient plutôt un énième ersatz de Hunger Games et consorts jusqu'à ce qu'après cent cinquante pages, on daigne mettre un brin d'action, mais pas vraiment de terreur et encore moins de rythme, et la résolution de la présence des contestant coche un des clichés les plus éculés du genre. Kiersten White y ajoute une référence à la légende du minotaure qui ne sert qu'à faire joli, puisque totalement détachée de tout contexte mythologique. Le pire est encore la fin, ou plutôt son absence, puisque l'histoire se termine comme ça, abruptement, sans rien résoudre, ni l'appel habituel à une suite. Et que dire du style à la tronçonneuse (non, ce n'est pas la traduction, qui fait ce qu'elle peut...) ! On a l'impression d'un machin vite torché sans obligation de résultat uniquement pour exister, comme un vulgaire produit dérivé en attendant l'adaptation télévisuelle, Saint Graal auquel les auteurs doivent désormais se soumettre servilement. Et c'est fait, le roman a été acheté par une maison de production...

Citation

Les poils se dressent sur sa nuque et elle se frotte les bras, même si la fraîcheur du petit matin se dissipe déjà. Non. Pas un film d'horreur. Avec ses allergies alimentaires, un film d'horreur la tuerait d'une manière répugnante, traumatique. Comme si elle ne s'était pas vue asphyxiée presque chaque jour toute sa vie. Comme si ses allergies étaient une astuce d'intrigue au lieu d'une source réelle de souffrance et d'angoisse allant de l'inconfortable à l'atroce.

Rédacteur: Thomas Bauduret mardi 19 décembre 2023
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