Contenu
Le Club des philosophes amateurs
Poche
Réédition
Tout public
Préface de Catherine Fruchon-Toussaint
Traduit de l'anglais (Écosse) par François Rosso
Paris : Le Masque, janvier 2024
348 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7024-4891-5
Coll. "Le Tour du monde en polars", 3
Le meurtre en questionnement métaphysique
Isabel Dalhousie est une riche rentière qui vit à Édimbourg. Pour donner un sens à sa vie, elle assure la rédaction en chef d'une revue philosophique. Entre deux corrections et deux articles, elle discute avec Grace, sa femme de ménage, avec sa nièce Cat qui vient de lui présenter son fiancé, mais la philosophe n'aime pas trop ce garçon. Pour se changer les idées, elle décide d'aller faire un tour à l'opéra où elle assiste à de superbes morceaux (même si certains compositeurs contemporains ne sont pas sa tasse de thé). Mais alors qu'elle s'apprête à partir, elle voit passer sous ses yeux un homme tombé du balcon et qui s'écrase mort sur les sièges plus bas. Troublée, elle ne comprend pas ce qui s'est passé mais ne peut admettre que ce soit un suicide. D'ailleurs, les amis du défunt ne le pensent pas non plus. Entre deux salons de thé, deux visites dans des galeries d'art et la surveillance de ce nouveau fiancé qu'elle apprécie de moins en moins, Isabel Dalhousie décide de mener une petite enquête pour comprendre ce qui a bien pu arriver. Mais si la vérité est un concept facile à appréhender, sa réalité quotidienne par le biais d'une enquête est bien plus difficile...
Certains lecteurs reconnaitront en Alexander McCall Smith l'auteur de la réjouissante série exotique avec Mma Ramotswe comme première femme détective africaine. Mais il a également créé une série autour de cette personnage assez étrange qui à Édimbourg mène une vie autour de la philosophie et tente parfois de mettre en application ses théories sur le monde réel. Il faut apprécier une héroïne mondaine qui lit des traités de philosophie, cherche des mots de mots croisés à partir de définitions censées être cultivées, dissèque des articles sur les notions d'éthique puis, entre deux discussions, interroge quelques personnes pour comprendre comment a pu se dérouler le meurtre. Au final, elle découvrira bien l'assassin, mais le lecteur aura dû s'endormir de nombreuses fois en attendant la solution. Tout ça aurait pu constituer une nouvelle intéressante, mais on a là l'impression d'un lent épisode d'Arabesque, avec une multiplication des détails qui n'apportent rien à l'ensemble.
Citation
L'édifice du débat philosophique sur les nuances subtiles de la véracité des dires pouvait se voir entièrement miné par un banal phénomène physiologique. Lorsqu'on ment, on rougit.