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Inédit
Tout public
Sombre, mais pas idiot
Lieutenant de gendarmerie à Pontarlier, Julien Georget, avec son jeune assistant Dylan Roulier, enquêtent sur une simple affaire de déchetterie sauvage qui produit un nom sur une enveloppe des plus ordinaires : Alice Gallo. Or d'après sa sœur Lisa, la dame en question a disparu sans laisser de traces vingt ans plus tôt. De son côté, la police de Besançon enquête sur un cadavre abattu d'une balle dans la tête trouvé dans les bois. Il est vite identifié : Hector Rollet, l'une des grandes fortunes locales. Sauf qu'il était domicilié à Lausanne, mais plus troublant encore, cette affaire en évoque une autre : l'assassinat vingt-deux ans plus tôt de son frère Barnabé, cofondateur de la petite entreprise familiale qui allait devenir énorme, également tué d'une balle dans la tête. Le troisième frère, Célestin, a longtemps été soupçonné, mais on n'avait pas trouvé alors le moindre élément et l'affaire était restée non résolue. De son côté, l'adolescent brillant Kevin dit K se prépare à quitter sa famille toxique et son père, un élu local, pour faire ses études à Paris. C'est alors qu'il sauve sa mère d'une tentative de suicide. Des itinéraires qui n'ont rien en commun ? Qui sait ?
Nos âmes sombres est un premier roman qui aurait plu à feu Claude Chabrol, lui qui disséquait si bien les secrets honteux d'une certaine bourgeoisie de province. Il s'agit donc autant d'une étude de mœurs que d'un polar, le crime étant ici, comme souvent, le révélateur d'histoires mal enfouies. Autant dire que Sarah Bordy prend son temps pour installer les personnages et les situations avec un sens de l'humain qui évite le syndrome téléfilm du samedi après-midi et un style "classique" évitant les affèteries à la mode. L'intrigue est assez complexe et ambitieuse, mais plutôt bien menée. On élaguerait peut-être d'une cinquantaine de pages et on donnerait un peu plus de mordant à l'écriture, mais l'auteure, avocate de profession, n'a pas raté son entrée dans le monde du polar...
Citation
À côté de lui, le cadavre contemplait la canopée d'un œil vide. Il y avait un trou béant au milieu de son front.