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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit du suédois par Rémi Cassaigne
Paris : La Martinière, mars 2024
448 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 979-10-401-1829-9
Coll. "Fiction"
Dans les filets glauques de la famille
Isak avait six ans, vivait avec sa mère et sa sœur dans une maison, mais sans son père, artiste peintre, qui avait quitté le foyer pour réussir son œuvre. C'est alors qu'un soir un incendie a ravagé leur maison. Sa mère et sa sœur mortes, Isak a été confié à son grand-père. Tous ces événements n'ont pas empêché Isak de grandir. Il est même devenu infirmier, très content de s'occuper des personnes âgées à leur domicile, et a trouvé l'amour avec Madde. Tous deux vivent heureux à proximité de la maison de ses grands-parents. Un jour, pourtant, il reçoit un appel de son père qui veut se réconcilier avec lui. Quelques temps plus tard, le père appelle Madde et lui fait part de sa mort prochaine. Finalement, il propose à son fils qu'ils viennent le voir sur l'île de Gotland où il habite. Sur le conseil de Madde, le couple accepte. Le père est un homme riche, très riche, qui a réussi grâce à ses peintures, et notamment une série autour de l'incendie, série à l'aube de son succès. Peu à peu, insidieusement, le père fait des offres qui perturbent beaucoup Isak. Ce dernier est l'objet d'hallucinations qui accentuent le malaise et le font se confronter parfois aussi à sa compagne. Que veut exactement ce père manipulateur ?
Le roman, complexe, se construit autour de la psychologie des personnages : on sent que le père essaie de manipuler, qu'il utilise son pouvoir financier de manière quasiment obscène, que le fils a des a priori qui rendent la décision impossible, que la compagne est dans une valse hésitation entre le père ouvert et son ami qui apparait de plus en plus étrange. Le roman d'Ulf Kvensler oscille lui aussi entre des scènes réelles, des scènes comme vues à travers les fantasmes, les hallucinations ou les crises sous drogue, des différents protagonistes (un soir, Isak ivre croit voir des statues se ruer autour de son lit pour le projeter dans un feu) et des rappels de la situation traumatique de l'enfance. Au nom du père plaira principalement aux lecteurs qui, dans l'ambiance des romans de Boileau-Narcejac, apprécient les polars qui jouent beaucoup sur les failles, les désarrois, les traumatismes et les dérèglements de la psychologie.
Citation
J'avais passé une nuit merdique après mon excursion à la cuisine. Découvrir Barbro qui dormait accroupie dans un coin m'avait fait une peur bleue. J'avais filé aussi discrètement que possible, mais une fois au lit j'avais essayé de tirer au clair ce que j'avais vraiment vu. Pouvais-je m'être trompé ? Qui dort accroupi, tout habillé ?