Lettres d'amour à un tueur en série

Depuis trente ans, les mentalités avaient changé. La justice n'était plus perçue comme étant rendue au service de la république, mais comme une instance d'arbitrage des conflits entre individus, ou entre individus et collectivités. Son rôle n'était plus de protéger la société en rappelant ce qu'est un comportement adéquat, mais de dédommager économiquement et symboliquement les victimes en punissant les coupables. L'essentiel était l'accord de gré à gré, la puissance publique ne gardant pour seule fonction que l'aspect sécuritaire.
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Roman - Thriller

Lettres d'amour à un tueur en série

Humoristique - Psychologique - Tueur en série MAJ mardi 25 juin 2024

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20,9 €

Tasha Coryell
Love Letters To A Serial Killer - 2024
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Blandine Longre
Paris : Robert Laffont, juin 2024
374 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-221-27080-6
Coll. "La Bête noire"

Qu'il est joli, l'assassin

Hannah Wilson est une jeune femme qui approche de la trentaine et a un petit travail sans intérêt dans lequel elle ne s'investit plus suffisamment. Elle a des relations d'un soir mais rien de bien concret. Et puis elle n'a qu'une seule amie qui est en train de s'éloigner car elle va se marier. Surtout Hannah Wilson ne veut plus renouer avec des parents qui ont du mal à ne pas s'inquiéter pour elle et qui réussissent à l'ennuyer. Alors, elle se cherche un centre d'intérêt, quelque chose qui lui permettrait de vivre. Aussi, quand on annonce la disparition d'une jeune femme, elle s'agite sur les réseaux sociaux. Puis quand on découvre (et que cela est diffusé à la télévision) le corps d'une femme violée et assassinée. Quand il y a une deuxième disparition et la découverte du corps, plus tard, dans le même ravin. Puis une troisième. Hannah s'agite de plus en plus, discute avec ses nouvelles "amies" sur les sites. Enfin la police arrête un suspect, un jeune homme, assez beau. Un avocat qui avait eu des liens avec les trois victimes. Hannah Wilson change de fusil d'épaule et commence à écrire à l'homme, à ce William. Le croit-elle innocent ? Est-elle obnubilée par un mélange entre répulsion et attirance sexuelle ? Pour preuve elle lui écrit en glissant des mots étranges sur le fait qu'il pourrait la tuer. Son obsession lui vaut d'être licenciée car elle passe trop de temps à surfer sur Internet. Libérée, elle décide d'aller assister au procès et de croiser l'homme dont elle est tombée amoureuse et qui semble lui rendre son amour. Mais est-ce sérieux ? A-t-il flairé une nouvelle victime ? Est-il innocent ?

Le roman de Tasha Coryell n'est pas le jeu d'une enquête, ni même la plongée dans la psychologie étrange d'une fan de tueur en série. Le récit est raconté à la première personne par l'héroïne qui oscille entre fascination et désir morbide de devenir la nouvelle victime. L'intrigue joue donc sur une forme d'ironie mordante avec une jeune femme qui passe son temps à écrire à un tueur potentiel en se demandant s'il va l'embrasser ou l'étrangler. La légèreté du ton rend agréable cette histoire qui rebondit vers la fin de manière un peu prévisible. L'ensemble amuse et distrait mais devrait s'oublier assez vite.

Citation

Je n'avais pas prévu de tomber amoureuse d'un tueur en série présumé. Il n'empêche que mes poignets et mes chevilles sont ligotés à une chaise, et je ne peux m'en prendre qu'à moi-même.

Rédacteur: Laurent Greusard mardi 25 juin 2024
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