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Grand format
Inédit
Tout public
318 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-8098-4983-7
Coll. "Suspense"
Meurtres à Carnac
Il y a trois ans, à Carnac... Une nuit d'hiver et de tempête, un voilier de fêtards, le Barbara, qui se fracasse sur les rochers. Au petit matin, on découvre sur la plage le cadavre de Sophie Millet, une jeune chercheuse en histoire venue dans la région pour étudier les menhirs et les tombes celtiques. Les rescapés du naufrage, et d'une soirée fortement alcoolisée, prétendent ne pas la connaître alors qu'elle portait un gilet de sauvetage venu du voilier. L'enquête conclut à une mort accidentelle : Sophie serait tout simplement tombée du bateau en pleine nuit. Or Baptiste Millet, son père et complice, n'a jamais voulu y croire, tant l'enquête de gendarmerie a été bâclée, du moins à ses yeux. Trois ans et demie plus tard, le voilà de retour à Carnac pour tenter de comprendre ce qui s'est passé. Or le gendarme Malo, qui avait enquêté sur l'affaire, lui glisse que Sophie aurait été assassinée. Était-elle seulement sur le bateau ? Mais alors, pourquoi ce gilet de sauvetage ? A-t-on cherché à protéger les jeunes gens à bord du voilier ? Et qui pouvait bien vouloir du mal à la jeune femme ? Baptiste va vite constater que quelqu'un ne veut surtout pas que la vérité soit mise à jour. Même s'il faut tuer pour ça...
Un point de départ plutôt correct pour ce roman de Christophe Ferré, même s'il ressemble étrangement à celui de La Disparue de Belle-Île, le précédent ouvrage de l'auteur. Si le style maîtrisé est bien là, le tout finit tout de même par s'essouffler dans une enquête qui traîne en longueur : en son temps, cela aurait fait un bon "Spécial-Police" ou une "Série Noire" de 220 pages, mais là, il faut bien noircir de la page. D'où des personnages trop nombreux qui finissent par noyer le poisson. Au moins, le délai de trois ans empêche l'écueil de ce genre de roman où tout le monde semble se rappeler avec précision jusqu'à la couleur des chaussettes qu'ils portaient vingt ans plus tôt, même s'il n'est pas vraiment expliqué pourquoi le personnage choisit d'agir après ces trois ans. Et lorsqu'un second meurtre intervient au nombre syndical de pages, on ne peut s'empêcher de penser à l'inusable série télévisuelle des Meurtres à... et à ses scénarios décalques. D'autant que, selon une grande tradition, la résolution est bien plus simple que tout ce qui a précédé. La Noyée de Carnac n'est pas un mauvais roman, encore moins d'un mauvais auteur. L'écriture est bien là, mais il faut croire que la fée inspiration, elle, était en vacances...
Citation
Il avait l'impression que quoi qu'il fasse, il n'arriverait jamais à connaître une vérité qui devait être assez simple mais que personne n'était capable de saisir. Dans la quasi-totalité des affaires criminelles, on essaie de découvrir l'identité du tueur, où des tueurs. Au sujet de la noyade de Sophie, il existait une question préalable, impossible à résoudre, et qui bloquait tout le reste : meurtre ou pas ? Baptiste connaissait la réponse, mais les enquêteurs s'étaient échinés à lui asséner le contraire. Ces derniers avaient tué sa fille une seconde fois.