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Inédit
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Une pièce sous la langue
Gabriel Spaak est commandant à la brigade criminelle. Ce n'est pas la forme depuis que son épouse et sa fille sont mortes dans un accident de voiture. Il pense de plus au suicide et ses chefs veulent même l'obliger à rencontrer une psychiatre. Pourtant, la seule chose à laquelle il se raccroche c'est son métier. Et voilà qu'il est envoyé sur une affaire criminelle complexe. Car si le mort est bien mort, et sans doute assassiné, le médecin légiste a du mal à qualifier comment se sont déroulés les faits. Un soir, en mauvais état, Spaak manque de se battre et est raccompagné par un mystérieux chauffeur de taxi, qu'il n'arrivera pas à retrouver, même en ayant sa plaque minéralogique. Lorsqu'il remet la main sur lui, il parvient à embêter ce dernier en cellule, mais le lendemain, il n'est plus là et aucun des policiers présents, à part lui, ne s'en souvient. En même temps, d'autres cadavres arrivent et il est toujours difficile de comprendre comment ils sont morts. De même sa psychiatre s'avère être une bien jolie femme qu'il va aussi rencontrer dans des boites à partouze. Toujours en continuant sa double enquête, le policier est obnubilé par la possibilité de se suicider et, surtout, il ne comprend pas ce que vient faire le chauffeur de taxi dans toute cette histoire...
Franck Mancuso a travaillé dans la police avant de se tourner vers le scénario et la réalisation. On retrouve un peu de cette ambiance au début du texte quand on se sent dans une histoire un peu fabriquée, avec un policier mal dans sa peau et borderline, ce qui est presque une marque de normalité aujourd'hui. Mais, grâce à une astuce très intelligente (sans doute un peu prévisible pour les lecteurs aguerris), l'auteur décale son intrigue vers un côté moins habituel dans le monde du polar. Le roman devient ainsi un objet un peu moins fabriqué et acquiert une force nouvelle et très intéressante (et notamment un final très neuf et surprenant). Il faut donc, comme avec une vieille voiture diesel, "supporter" un début un peu trop classique pour obtenir après quelques chapitres un rythme de croisière très agréable. Un nouvel auteur qui offre là une carte de visite sympathique.
Citation
Après avoir pris une longue inspiration, il glissa sa main droite sous son manteau et arracha un automatique de son holster, un SIG-Sauer P228 calibre 9 millimètres. Il laissa pendre l'arme au bout de son bras et inspira de nouveau. Sous le regard attentif du corvidé qui ne le quittait pas des yeux.