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Grand format
Inédit
Tout public
356 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-8159-5997-1
Coll. "Noire"
Quand les jeux s'enflamment
L'institut médico-légal héberge des pointures de la science comme sa nouvelle directrice Katia Legrand. Mais elle a aussi de vieux boulets. Parmi eux, un professeur qui n'attend que sa retraite et se contente souvent du minimum syndical en guise d'autopsie. Lorsqu'on lui emmène le corps très décomposé d'une femme retrouvée morte plusieurs semaines après son décès, dans son appartement, la porte fermée à clé, avec à ses côtés son chat mort, lui aussi, il diagnostique vite une mort naturelle et l'on procède à l'enterrement de la vieille dame. Cela permet à tout le monde de repartir tranquillement d'autant plus que nous sommes en plein jeux Olympiques à Paris et qu'il convient de ne pas traumatiser les touristes avec des meurtres. Mais quelques jours plus tard, tout est chamboulé quand surgit Huguette Savary. Malgré un âge avancé, c'est une femme coquette, qui a encore des amants et qui fait régulièrement la fête. Là elle revient de vacances pour découvrir qu'on l'a enterrée. Pour elle commence un parcours du combattant afin de retrouver une identité, car l'administration est têtue. Puisqu'elle est déclarée morte, il lui est difficile d'enregistrer sa requête d'être considérée comme vivante. Le policier chargé de l'affaire est en outre un être qui comprend parfaitement le vieux professeur légiste et pratique la même politique de facilité. Mais Legrand et d'autres policiers plus dynamiques vont se charger de remonter les pistes et d'essayer de découvrir qui est la victime - ce qui permettra de rechercher le coupable. Huguette Savary les met alors sur la piste car elle ne comprend pas qui a bien pu mourir chez elle. Certes, elle avait laissé les clés de chez elle à un ami de confiance qui en aurait profité pour faire une fête, mais pas pour laisser mourir son chat de faim. On se transporte chez l'ami en question pour le découvrir lui aussi mort. Et pris par une impulsion, les légistes autopsient le chat et découvrent une balle. En autopsiant de nouveau la première défunte, on trouve aussi une balle dans son corps mais ne provenant pas de la même arme... Les choses se compliquent. Seuls indices, des paquets de chips entamés dans la cuisine de la morte et dont les traces ADN entraînent les enquêteurs vers les sportifs qui pratiquent le breaking, le nouveau sport en compétition aux jeux Olympiques. Arrêter et contrôler des athlètes, même de breakdance, en plein milieu des Jeux, risque de créer des remous...
Le roman de Frasse Mikardsson a une construction particulière, basée sur les différents personnages, sur des retours en arrière qui vont expliciter les meurtres et sur des scènes assez drôles (parfois d'un humour noir), avec des personnages secondaires qui ont une conception très particulière de leur travail ou avec d'autres assez chaotiques (la vieille dame "indigne", des trafiquants qui se cachent chez des amis pour fabriquer leurs drogues, des breakdanseurs aux mœurs complexes), le tout avec un léger décalage temporel, puisque les jeux Olympiques sont au centre de la trame narrative, du début jusqu'à la fin des paralympiques, voire même dans les mois qui suivent. Le tout est brossé à grands traits, change de perspective régulièrement, ne se fixe pas sur le médecin légiste ou sur un policier, pour créer un tourbillon de fraicheur bienvenu et une histoire policière assez atypique, menée de manière intéressante.
Citation
La journaliste ne comprenait qu'elle décline sa proposition : personne ne refusait de passer à la télévision, surtout à une heure de grande écoute. Si elle ne voulait pas y intervenir, elle pouvait au moins donner accès aux locaux, en particulier à la bibliothèque de l'Institut et à sa mezzanine de style Eiffel, un lieu mythique où leur présentatrice vedette pourrait lancer les sujets de cette soirée spéciale.