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Grand format
Inédit
Public connaisseur
542 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-265-15847-4
Coll. "Fleuve noir. Thriller"
À couper le souffle
L'Égypte, ses plages, son farniente au soleil, et puis plonger tranquillement dans la mer pour un petit bain ressourçant. Trop facile. Plus intéressant de s'y rendre pour les championnats du monde d'apnée. Descendre sans oxygène 52 mètres puis traverser un tunnel sous marin naturel, repérer de l'autre côté la perche de remontée et refaire 52 mètres pour rejoindre la surface et gagner. Aujourd'hui, c'est Lukas qui tente la plongée - et pourtant son père a disparu des années plus tôt au même endroit et sa mère a loupé son passage et se retrouve dans un fauteuil roulant et presque sans poumons. Mais Lukas va gagner, surtout que sa petite amie Claire est sur place, à vibrer pour lui. Mais Lukas ne remonte pas. Beaumont, l'un des gars qui devait assurer sa remontée tranquille, a disparu aussi et quelques heures plus tard, en recherchant son corps, les nageurs trouvent une camera-woman censée filmer l'exploit assassinée... Déjà de quoi faire flipper surtout que l'on retrouve par la suite le dit Beaumont flottant dans l'eau, après une "opération sauvage" au cours de laquelle on lui a volé les poumons. Deux jours plus tard, des touristes repêchent au large Lukas. Ce dernier espère retrouver sa femme mais Claire a mystérieusement disparu, enlevée de nuit à son hôtel par un homme masqué. Lukas appelle alors à la rescousse une détective privée française. Mais son enquête ne risque-t-elle pas de réveiller des affaires que les principaux protagonistes préféreraient garder sous silence ?
Le roman de Sonja Delzongle est intelligemment découpé en trois grandes parties qui à chaque fois vont renverser la perspective et proposer un changement d'angle important, voire une transformation radicale de ce que le lecteur pouvait imaginer comme intrigue potentielle. Cette construction montre le talent machiavélique de l'auteure pour nous emmener sur des fausses pistes et les décaler. Et voilà le lecteur autant désorienté que les personnages (ou que les nageurs d'apnée qui à un moment sous l'eau ne savent plus trop s'ils montent ou descendent). Sonja Delzongle pose régulièrement des fausses pistes. Fait douter de tous les personnages. Pourquoi par exemple le tueur enlève-t-il les poumons de sa victime ? Est-ce pour faire un don à la mère de Lukas qui attend désespérément une greffe ? Basculant entre le sud de la France où vivent habituellement les acteurs du drame et les plages égyptiennes, en ajoutant des sous-intrigues qui compliquent, à bon escient les choses, l'intrigue de Sonja Delzongle virevolte, surprend, nous fonce dessus pour au dernier moment nous attaquer dans le dos avec une assez grande virtuosité qui mérite le respect. Elle parvient surtout ainsi à nous couper le souffle, ce qui pour un roman d'apnée est une bonne mise en condition !
Citation
À 53 mètres, il se détachera du câble pour se diriger, horizontalement cette fois, vers l'Arche, cette cathédrale sous-marine taillée dans la roche qui pourrait, en une seconde, devenir son tombeau. Une fois qu'il l'aura atteinte, Lukas devra nager 32 mètres pour ressortir de l'autre côté, ou l'attendra Amir, à l'extrémité d'un second filin.

