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Tout le monde garde son calme


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Marx et les braqueurs
Nous sommes à la fin des années 1970. Le mouvement punk commence à battre la mesure et les gauchistes tiennent le haut du pavé et s'occupent avec de nombreuses questions notamment sur la redistribution du profit. Victor Bromier est au départ loin de ces arguties politiques et musicales. Il est représentant en parapluies et s'ennuie auprès de sa famille. Mais les parapluies ne sont plus à la mode et les ventes baissent. Il est licencié. Ne pouvant l'annoncer à sa famille, il commence à trainer dans les bars. Il boit et finit par rencontre Corine, jeune femme libérée, qui s'enivre de discours gauchistes et de musique sauvage. C'est le coup de foudre et Victor devient même vite un admirateur des théories marxistes. Mais le couple a besoin d'argent pour financer la future révolution mondiale et, en même temps, vivre son grand amour. Pourquoi ne pas appliquer le principe de réappropriation prolétarienne et attaquer des banques ? Aussitôt dit, aussitôt fait. Mais peut-on s'improviser rapidement braqueurs de banque sans que la société giscardienne ne cherche à s'occuper de ces détracteurs de la société libérale avancée ?
L'intrigue de Dimitri Kantcheloff est simple. Tout l'intérêt du roman tient dans une description fine et drôle, affutée, à la limite de la parodie, de cette société giscardienne qui s'effondre lentement, de ces revendications qui peuplaient l'univers des films et des livres de l'époque, de cette bande son contestataire qui commençait à faire s'effondrer les musiquettes de Guy Lux, à faire trembler les Claudettes. Version gauchiste et soixante-huitarde de Bonnie and Clyde, Tout le monde garde son calme fourmille d'épaisses moustaches à la Jean-Pierre Marielle et de tricots de corps pour routiers, aide à se souvenir des premiers films de Bertrand Blier, de Gérard Depardieu (jeune et insolent) et de Patrick Dewaere. Le roman nous replonge dans un monde disparu qui, justement parce qu'il a disparu, n'a conservé que le charme qu'on lui prête pour une lecture, nostalgique, captivante et fine, intelligente, au final prévisible mais acceptée car correspondant aussi à l'air du temps.
Citation
Dans la nuit du 18 janvier 1980, une nuit écrasée par le vent et les nuées, Corine arriva seule devant le casino de Biarritz. Elle portait une perruque blonde que recouvrait une sorte de chapka en renard, un vison ainsi qu'une jupe aussi courte que ses talons étaient hauts ; en tout point conforme à l'image qu'on se faisait d'une protégée de Madame Claude.

