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L'Ange de la vengeance


Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Sebastian Danchin
Paris : Archipel, mai 2025
350 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-8098-5132-8
Coll. "Suspense"
New York, 1880
Pendergast et Constance affrontent à nouveau le docteur Enoch Leng, mais cette fois chez lui, dans la ville de New York des années 1880. La situation se corse lorsque l'assistant de Leng, Munk, enlève une enfant laissée à la charge de Constance. Le policier Vincent d'Agosta, de son côté, redoute de ne pas pouvoir revenir dans son présent... Leng, lui, prépare un plan familier visant à éliminer une partie de la population qu'il juge "inutile" afin de préserver l'avenir. L'avantage de Pendergast et ses alliés est qu'ils connaissent l'avenir là où Leng est parfaitement à son aise dans son époque... Ils vont cependant recevoir une aide inattendue en la présence de Diogène Pendergast, le frère maléfique d'Aloysius Pendergast, revenu d'entre les morts pour affronter à son tour Leng. Pour cela, il s'installe dans les taudis du quartier de Five Point, emplacement du Q.-G. de Leng, et tire le meilleur avantage des nombreux gangs qui pullulent à New York...
Attention : il s'agit ici d'une suite directe du précédent roman de la série, Le Cabinet du Dr Leng. Il y a déjà eu des séquences à l'intérieur même de la série, mais là, il s'agit d'un seul livre coupé en deux — puisque, précisons-le, la séquence se conclut avec ce tome. En fait, on pourrait dire qu'il est préférable de bien connaître la série dans son ensemble en remontant jusqu'au Cabinet de curiosités (il y a plus de vingt ans, tout de même !) pour bien situer tous les personnages. Chez bien des auteurs, revenir en terrain connu dénote un manque d'idées nouvelles (qui a dit Dean Koontz ?), mais ici on dirait que nos duettistes ont planifié de rendre hommage aux fidèles de la série en bouclant la boucle de certains personnages-clés. On aime Pendergast lorsqu'il résout des énigmes apparemment impossibles. Là, on est plus dans la veine feuilletonistes des auteurs tant le tout évoque ce roman populaire du XIXe siècle qu'ils aiment tant (on se souvient du magnifique Tempête blanche ou un pastiche holmésien jouait un rôle crucial dans l'intrigue), certains personnages tel que Munk pouvant sortir d'une saga genre Les Mystères de Paris. Plus que jamais, on a l'impression que les Douglas Preston et Lincoln Child sont des lettrés s'amusant avec les archétypes d'un genre de littérature qu'ils apprécient et connaissent sur le bout des doigts. Si on perd côté mystère, le roman part à cent à l'heure et ne ralentit pas jusqu'à une conclusion particulièrement satisfaisante jouant à fond des tropes du voyage temporel. Ce livre est particulièrement destiné aux fans, il est donc à déconseiller pour une première approche de la série. C'est bien le seul reproche (si c'en est un) qu'on puisse lui faire...
Citation
Pendergast n'avait jamais vu autant de rats, jamais il n'aurait pu imaginer qu'il pût en exister autant dans un même lieu. Les rongeurs se répandaient à travers rues et ruelles, formaient des centaines de ruisseaux vivants qui convergeaient pour ne plus former qu'un fleuve ininterrompu dont le delta se jetait dans un océan de chair rose et de fourrure sombre.

