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Grand format
Inédit
À partir de 13 ans
268 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-35488-063-7
Coll. "Courants noirs"
Swarh off
1912. Les jeux Olympiques viennent de s'ouvrir à Stockholm. La jeune Sonia y représente la Suède. Elle fait alors la rencontre de James, un "Amérindien" venu concourir. Mais Sonia a un lourd passé : elle est issue d'une famille opposée à la Couronne, et ses parents ont été tués par Swahr, le rejeton d'une illustre famille. Or, ce même Swahr sera aux Jeux...
Dans le même temps, des anarchistes ont décidé de profiter de l'occasion pour piller la demeure des riches Swahr, et utiliser l'argent pour fuir aux États-Unis. Mais, l'inspecteur Wallenhort veille.
Le roman se découpe en deux parties : l'une montre la tension qui va croissant des différents protagonistes de l'intrigue, la seconde le moment où tous les fils se rejoignent pour que l'histoire s'accélère (même si la première partie est aussi trépidante). Même si le titre annonce déjà cette seconde partie, il serait quand même bête de gâcher son plaisir. Nicolas Cluzeau sait construire une histoire, sait manipuler une documentation sans être pesant et présenter des personnages complexes. Ici, il nous fait découvrir, avec des enjeux politiques particuliers, l'histoire tourmentée des relations entre la Norvège et la Suède. En quelques traits, Nicolas Cluzeau pointe du doigt les changements introduits par le progrès - qu'il soit technologique ou sociétal -, et soulève les questions fondamentales de l'époque : montée de la gauche marxiste, rêve d'aller vers les États-Unis pour y fonder une société plus juste, derniers vestiges d'une société féodale).
En ce qui concerne les personnages, s'il apparait très logique que peu à peu le policier organise sa propre rédemption, Sonia est montrée dans son entière complexité : si elle DOIT venger sa famille qu'elle n'a pas connue, elle représente également le pays à l'origine indirecte de leur mort. James est un Amérindien qui se découvre des affinités avec le mode de vie "écologique" des Lapons - à tel point que Nicolas Cluzeau introduit dans le corps du roman des éléments fantastiques qui s'intègrent avec naturel -, et est amoureux de Sonia mais ne peut vivre avec la vengeance qu'elle porte en elle. L'auteur sait monter en véritables personnages les silhouettes secondaires (Sami le garde-chasse de Swahr, la prostituée, le vieil ami de la famille... et même le pasteur Stieg Larsson !) pour créer une humanité vivante et un roman difficile à lâcher avant la dernière page.
Citation
Mon grand, continue celui qui enfonce la lame dans sa gorge, ton argent, je n'y toucherais pour rien au monde.