Origine

Disons simplement que le roman noir a la volonté de foutre le bordel, de braquer la lumière sur ce qui ne va pas. Le social est la première de ses préoccupations.
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Roman - Noir

Origine

Psychologique - Scientifique MAJ vendredi 13 août 2010

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

Diana Abu-Jaber
Origin - 2010
Traduit du par Édith Ochs
Paris : Sonatine, avril 2010
500 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-35584-037-1

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    Attendu comme le roman de la confirmation, Le Mur, le Kabyle et le marin, d'Antonin Varenne va évidemment cette semaine monopoliser l'attention. Les personnages de cette histoire qui trouve ses origines à la fin des années 1950 sont à la fois complexes et picaresques, sordides et humains. À l'instar de ce dernier, le nouvel opus de Barouk Salamé, suite du Testament syriaque, qui a le bon goût de ressortir en poche, Arabian Thriller, nous plonge dans une Arabie Saoudite pas vraiment actuelle au regard de l'actualité brûlante qui prédomine dans le pays, mais la théorie du complot sur fond de Kaba, avec l'écriture de l'auteur vaut sans conteste le détour. Enfin, petit arrêt sur les Ramones, un recueil de nouvelles coordonné par un k-libriste et dans lequel a aussi écrit un autre des nôtres. Cela rappellera de beaux souvenirs aux amateurs éclairés. Le reste de la semaine est bien entendu à suivre là :

    Grand format :
    Le Sang des bistanclaques, de Odile Bouhier (Presses de la Cité, "Romans terres de France")
    Jeux de haine, de Jean-Louis Debré (Fayard, "Noir")
    L'Homme armé, de Alain Gnaedig (Arbre vengeur)
    Meurtre au Nouvel Observateur, de Pierre Hédrich (L'Écriteau)
    Merci pour les fruits de mer, de Jean Hennegé (Pascal Galodé)
    Le Paradis (ou presque), de Charlie Huston (Le Seuil, "Thrillers")
    Pizzicato, de Yaëlle Könning (Yago, "Coup de sang")
    Les Mystères de Venise. Crimes, gondoles et pâtisseries, de Loredan (Fayard, "Littérature française")
    Cérémonie, de Richard Montanari (Le Cherche Midi)
    Les Enfants de cendres, de Kristina Ohlsson (Michel Lafon)
    Ramones : 18 nouvelles punk et noires, collectif dirigé par Jean-Noël Levavasseur (Buchet Chastel)
    Le Royaume des voleurs, de William Ryan (Les 2 Terres)
    Le Dernier synclinal, de Raymond Sailly (Alphalias)
    Arabian Thriller, de Barouk Salamé (Rivages, "Thriller")
    Mélange de sangs, de Roger Smith (Calmann-Lévy, "Robert Pépin présente")
    Crise de panique, de Jason Starr (Outside, "Thriller")
    Le Mur, le Kabyle et le marin, d'Antonin Varenne (Viviane Hamy, "Chemins nocturnes")

    Poche :
    Origine, de Diana Abu-Jaber (Points, "Thriller")
    Zapping, de Carol Higgins Clark (LGF, "Thriller")
    L'Instinct du mal, de Patricia Cornwell (LGF, "Thriller")
    Le Trésor du Khan, de Clive Cussler & Dirk Cussler (LGF, "Thriller")
    La Ville insoumise, de Jon Fasman (Points)
    Anatomie d'un crime, de Elizabeth George (Pocket, "Noir")
    Faute de vérité, de Olivier Hennion (Le Riffle, "Riffle noir")
    Démolition, de Nada (Baleine, "Noire")
    Le Testament syriaque, de Barouk Salamé (Rivages, "Noir")
    Au nom d'Allah, de Gérard de Villiers (Gérard de Villiers, "SAS")
    97-1, de Timothy Williams (Rivages, "Noir")

    Grands caractères :
    La Ronde des inocents : première partie, de Guillaume Musso (L'Écriteau)
    La Ronde des inocents : seconde partie, de Guillaume Musso (L'Écriteau)
    Liens : Ramones : 18 nouvelles noires et punk |Le Testament syriaque |Diana Abu-Jaber |Clive Cussler | Nada |Jean-Noël Levavasseur |Jason Starr |Antonin Varenne |Elizabeth George

Origines (avec un "s" ça change)

Une des raisons qui a poussé Lena Dawson à devenir spécialiste des empreintes est l'absence de contact avec les victimes. Mais, malheureusement, c'est ce qui va lui arriver un matin en embauchant. Lena travaille à la police scientifique de Syracuse, État de New York, et entrant à son bureau elle va tomber face-à-face avec Erin Cogan. Son enfant de deux mois vient de mourir. Pour les médecins, c'est une triste mort subite du nourrisson. Pour Erin Cogan, qui a entendu du bruit dans sa maison, avant de découvrir son petit sans vie, c'est peut-être un meurtre, et elle a absolument besoin que Lena, spécialiste des empreintes, vienne faire un relevé précis chez elle... Lena que mystérieusement cette femme ne laisse pas indifférente, va jeter un œil au dossier.
Souvent dans le polar le héros se doit d'être "torturé", c'est le cas ici, mais il n'y a rien d'artificiel. Les fêlures de Lena Dawson sont très travaillées, et elles servent parfaitement l'intrigue (ce questionnement sur les origines), sont très bien décrites et ce personnage auquel il est difficile de s'attacher est particulièrement marquant. Une chose est sûre à la lecture de ce premier roman, vous n'irez pas passer l'hiver à Syracuse tellement les descriptions de froid vous glacent (comparaison facile mais tellement vraie). Les considérations météorologiques étant passées, force est de constater le talent de Diana Abu-Jaber qui signe ici un excellent livre.


On en parle : Alibis n°36

Nominations :
Grand prix de la littérature policière - roman étranger 2010
Prix du meilleur polar des lecteurs de Points 2011

Citation

Tant qu'elle parle, sa voix commence à résonner en moi. Elle prend la forme d'un vieux souvenir... Comme si c'était quelqu'un que j'avais connu il y a très longtemps, et pour moi, cette sensation, rare, est aussi perturbante que de se réveiller en voyant un fantôme.

Rédacteur: Christophe Dupuis mardi 23 mars 2010
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