Le Coup au cœur

Thérèse Sommer n'était pas connue pour sa fidélité. De fait, c'était tout l'inverse : la dame trompait à tour de bras. L'adultère était son credo et le vice sa vertu. Apôtre de la chair, elle prêchait de tout son corps et convertissait les hommes mariés.
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mardi 30 avril

Contenu

Roman - Policier

Le Coup au cœur

Énigme - Musique MAJ vendredi 30 décembre 2011

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21,5 €

Voir plus d'infos sur le site polarmag.fr (nouvelle fenêtre)

Peter Robinson
Piece of my heart - 2006
Traduit de l'anglais par Valérie Malfoy
Paris : Albin Michel, août 2007
432 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-226-17971-5
Coll. "Spécial suspense"
Les Enquêtes de l'inspecteur Banks, 16

Actualités

  • 14/10 Nécrologie: Carré noir pour Peter Robinson
    C'est arrivé le 4 octobre. L'éditeur britannique Hodder & Stoughton l'a rendue publique le 7 mais la nouvelle n'est tombée ici qu'hier jeudi 13 : Peter Robinson, le romancier créateur de la série des "Enquêtes d'Alan Banks", est décédé brutalement à l'âge de 72 ans "des suites d'une brève maladie" selon les indications données par son éditeur.
    Pour moi qui ai lu dix-neuf des vingt romans de la série publiés en France et en ai chroniqué ici quatorze, qui en outre me demandais depuis quelques mois pourquoi il n'y avait plus de nouvelles traductions depuis Moissons sanglantes alors que six autres romans avaient suivi, un septième ayant été achevé juste avant son décès qui paraîtra en 2023 (Standing in the Shadows...) – sans compter Children of the Revolution paru entre Watching the Dark (Face aux ténèbres) et Abattoir's blues (Moissons sanglantes) qui a été laissé de côté par les éditeurs français – et qui me languissais de pouvoir enfin lire un nouvel opus c'est un étrange désemparement qui m'étreint. Bien autre chose qu'une simple tristesse qui se compenserait par d'intermittentes replongées dans les romans. Et qui ne tient pas seulement au fait que j'avais eu le plaisir de m'entretenir avec Peter Robinson à la faveur d'un de ses passages à Paris. C'est à la fois plus vague et plus oppressant, moins dicible – et ce ne sera, pour aujourd'hui, rien autre que cette petite dépêche à seule visée informative, histoire de "faire passer l'information".
    Plus tard sans doute je saurai en dire plus...

    Pour lire une annonce plus détaillée, et avoir par la même occasion un aperçu complet de la bibliographie de Peter Robinson, le mieux est encore d'aller visiter le site officiel de l'auteur (en anglais) qui d'ailleurs n'est pas à son nom mais à celui de son héros Alan Banks...
    Liens : Beau monstre |La Vallée des ténèbres |L'Été qui ne s'achève jamais |Le Voyeur du Yorkshire |Matricule 1139 |Noir comme neige |Un goût de brouillard et de cendres |Tous comptes faits |Face à la nuit |Ne jouez pas avec le feu |Moissons sanglantes |L'Amie du diable |Toutes les couleurs des ténèbres |La Main du mort |Le Silence de Grace |Peter Robinson

Ce qu'il faut savoir sur la série

Las de la vie londonienne, l'inspecteur Alan Banks a demandé sa mutation à Eastvale, dans le Yorkshire. Marié à Sandra, il est père de deux adolescents, Brian et Tracy. Très intuitif, il n'hésite pas à braver la procédure pour mener ses enquêtes. Grand amateur de whisky de qualité, il aime aussi la bière "du cru". Mélomane, il goûte autant le classique que le pop-rock de sa jeunesse. Sa situation familiale évolue au fil de la série (il va divorcer, ses enfants vont quitter le bercail - Tracy ira à l'université, Brian intégrera un groupe de rock - et lui connaîtra diverses liaisons épisodiques...) D'un roman à l'autre, il incline de plus en plus à s'abandonner aux souvenirs et à la nostalgie...
Côté professionnel, il gagnera le galon d'inspecteur-chef; à ses côtés, on suit quelques-uns de ses collègues, personnages récurrents qui eux aussi évoluent - par exemple le superintendant Gristhorpe, avec qui il entretient une certaine amitié, partira à la retraite...

Ex fan des Sixties

Lundi 8 septembre 1969 - à peine le Festival de l'île de Wight a-t-il eu lieu qu'un rassemblement analogue a mis en ébullition la petite ville de Brimleigh, dans le Yorkshire ; pendant des heures, la veille, se sont succédé sur une scène montée en plein air les grandes pointures du pop rock, de Led Zep à Pink Floyd en passant par Fleetwood Mac, et les célébrités locales, dont un groupe prometteur, les Mad Hatters. Une fois la fête finie, il faut nettoyer l'espace de tous les détritus qu'ont abandonnés sur place les spectateurs. Parmi les papiers gras et autres déchets de circonstance, quelque chose de bien plus problématique à évacuer : le corps d'une jeune fille enveloppé dans un duvet. Morte poignardée. L'inspecteur Stan Chadwick, héros de la Seconde Guerre mondiale, est chargé de l'enquête - une affaire qu'il prend d'autant plus à cœur qu'il a une fille adolescente, Yvonne, dont la conduite le préoccupe beaucoup. Il sait qu'elle n'obéit pas aussi scrupuleusement qu'il le voudrait aux interdictions qu'il lui fixe et qu'elle fréquente une bande de ces jeunes "hippies" si peu recommandables...
Octobre 2005 - Alan Banks savoure le confort retrouvé de sa ferme, redevenue habitable après qu'elle a été ravagée par un incendie criminel. Il s'apprête à recevoir Annie Cabbot, qu'il a invitée à dîner. La chaleureuse intimité de la soirée est cependant assombrie par le souvenir de son frère Roy récemment assassiné, et dont la présence est toute matérielle puisqu'il a hérité de tous ses biens - CD, DVD... et Porsche. Mais le tête-à-tête tourne court : le brigadier Jackman l'avertit qu'un homme vient d'être assassiné à coups de tisonnier - un journaliste londonien qui préparait un reportage sur un groupe des années soixante, les Mad Hatters.

Au coup de poignard donné en 1969 répond le coup de tisonnier assené trente cinq ans plus tard. Comme souvent dans les "Enquêtes de l'inspecteur Banks", le récit se stratifie en deux zones qui peu à peu se rejoignent ; et le mystère de jadis trouve sa solution dans le présent. Mais ici l'originalité de la trame réside en ce que chacune des deux enquêtes est retracée de manière distincte ; on les suit selon deux lignes narratives dont les segments alternent, proposant deux intrigues parallèles.
L'atmosphère est glauque - les jeunes hippies de 1969 n'ont rien de ces poétiques idéalistes que l'on imagine, et à travers l'inspecteur Chadwick on sent que Peter Robinson étoffe, par procuration si l'on veut, le personnage d'Alan Banks.

Un roman plus que jamais teinté d'amertume où, dans les pensées de Banks, ce qui reste des illusions éventées de la jeunesse le dispute au malaise qu'il éprouve de n'avoir pas été plus proche de son frère. Au-delà d'une affaire criminelle habilement construite à travers deux récits distillant chacun leur content de suspense se lit surtout un roman humain et social, quasi historique tant est ressuscitée avec précision la toute fin des années soixante.

Citation

Incroyable ce que les gens avaient laissé sur place [...]à quoi pensait celui qui avait laissé la machine à écrire Underwood ? Ou la béquille en bois ?

Rédacteur: Isabelle Roche mardi 02 juillet 2013
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