Mort-en-direct.com

Drake sentit son doigt se crisper sur la détente. Il sentit la tension. La façon dont la détente aspirait à être relâchée.
Urban Waite - Parfois le loup
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

samedi 12 octobre

Contenu

Roman - Thriller

Mort-en-direct.com

Psychologique - Enlèvement MAJ vendredi 13 juillet 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22,5 €

John Katzenbach
The Professor - 2010
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean-Charles Provost
Paris : Presses de la Cité, mars 2012
540 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-258-08929-7
Coll. "Sang d'encre"

Rape and death story

Un romancier, comme un prédateur sexuel, comme un capitaine d'industrie, c'est avant tout un manipulateur - plus ou moins cynique. Un lecteur de thrillers psychologiques, c'est aussi quelqu'un qui aime être manipulé, être victime et en même temps être le voyeur des souffrances d'autres victimes. John Katzenbach joue donc sur du velours, avec métier mais avec force, pour nous coincer avec Mort-en-direct.com dans ce dilemme. L'intrigue se situe sur l'ensemble des niveaux. Une jeune fille a été kidnappée par un couple qui entend filmer sa déchéance, son viol puis sa mort en direct sur un site payant. Adrian, un vieux professeur de psychologie, atteint d'une maladie dégénérative du cerveau qui l'entraine vers la folie, est le témoin de l'enlèvement ; avec l'aide des fantômes de sa vie, qui l'épaulent et le conseillent, il veut retrouver la jeune fille.

John Katzenbach ne se contente pas de nous décrire la course-poursuite contre la montre du professeur car, en contrepoint, il nous offre la parole de la jeune fille enlevée qui essaye de s'en sortir par ses propres mais limités moyens ; les pensées du couple qui croit faire l'art de l'art et de l'argent en plus d'assouvir ses pulsions ; des irruptions dans la vie de multiples téléspectateurs du drame qui se joue. Du coup, la tension monte de manière efficace mais montre en même temps la l'aspect pulsion/répulsion que l'on peut avoir devant la télé-réalité en général. Manipulateur, l'auteur pousse le vice jusqu'à doubler cette course contre la montre pour libérer la jeune femme de la course du professeur pour retrouver ses souvenirs, et pour achever de belle manière sa vie, avant de perdre la mémoire, c'est-à-dire la mort pour un intellectuel comme lui. Il pousse le vice jusqu'à détourner les scènes violentes pour frustrer le lecteur.

Ainsi le roman renvoie dos à dos ceux qui fabriquent et ceux qui regardent les programmes comme les deux faces de la même pensée obscure. Seuls (à part quelques comparses dont un beau portrait de femme flic), une jeune fille fragile, et un vieil homme dépossédé de la vie et en perte de sa mémoire peuvent encore prétendre à rester humains dans ce monde où les émotions factices à travers un écran deviennent la norme. C'est ainsi que la modernité n'est pas forcément le progrès.

Citation

Quoiqu'il puisse t'arriver maintenant, ce sera quelque chose que tu n'as jamais connu, sans doute quelque chose que tu n'as jamais imaginé. Ça ne va pas être rapide. Ça ne va pas être facile. Ça ne fait que commencer.

Rédacteur: Laurent Greusard vendredi 13 juillet 2012
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page