Là où les lumières se perdent

Pour un bled comme Dalet, le foot est comparable à la perfusion d'un malade à l'hosto. Ça maintient en vie à défaut de guérison et ça entretient l'espoir jusqu'au miracle toujours possible.
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jeudi 28 mars

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Roman - Noir

Là où les lumières se perdent

Ethnologique - Drogue - Rural MAJ vendredi 06 janvier 2017

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19 €

David Joy
Where All Light Tends To Go - 2015
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Fabrice Pointeau
Paris : Sonatine, août 2016
300 p. ; 20 x 15 cm
ISBN 978-2-35584-338-9

Trou noir

Il y a la fatalité et la volonté, les choix que nous pouvons faire et les situations qui n'en laissent pas. Il y a derrière les émotions humaines la nature sauvage qui regarde et sur laquelle tout glisse, même si on la regarde avec soin et que l'on y cherche des réponses ou de la poésie. Jacob McNeely, jeune homme de dix-huit ans, aimerait juste filer le parfait amour avec Maggie. Leur rêve est simple : quitter la petite ville perdue dans les Appalaches où ils vivent pour partir en ville et y étudier. Maggie attend une bourse et compte sur l'argent que son père a mis de côté pour ses études. Mais ce n'est pas aussi simple que cela. Jacob de son côté ne peut pas s'en sortir car les McNeely sont connus dans la région, mais de mauvaise manière. Sa mère est une malade mentale perdue dans ses lubies et que son père bat constamment. Un père dont le métier de garagiste sert surtout de couverture et de lieu de blanchiment pour ses activités de trafiquants de drogue. Un père qui entend que son fils continue ses activités et en prenne la suite. Il l'a même envoyé en mission avec ses deux hommes à tout faire : il faut qu'un employé indélicat leur dise tout ce qu'il aurait pu balancer aux flics. Mais la séance de torture tourne mal et il faut se débarrasser d'un cadavre qui, quelques jours, plus tard, se révélera être encore en vie...
Raconté à la première personne, Là où les lumières se perdent est le récit âpre et violent d'un jeune homme coincé entres plusieurs fidélités, entre plusieurs loyautés, et qui aimeraient s'en sortir. Il rêve d'ailleurs mais en même temps a le très fort sentiment que sa vie ne peut être qu'ici et maintenant, dans la lignée de celle de son père. Dans le même temps, certains veulent en profiter pour faire tomber le malfrat, de manière légale ou non. Alors Jacob est confronté à la violence, aux "amis" de son père, à son amour pour Maggie qui demande des sacrifices. Mais a-t-il jamais été armé pour y faire face ?
Le récit est porté par une vision poétique, par cette rencontre entre le désespoir le plus noir, entre le poids des traditions, de la famille, toutes ces chaînes qui nous entravent parfois, entre les lourdeurs du passé et de l'hérédité, et l'ouverture qui pourrait s'amorcer, la fuite vers un extérieur prometteur, une autre vie, où l'amour, la culture et un simple travail honnête pourraient suffire. Construit comme une tragédie implacable, où chaque élément entraîne sans possibilité de rupture le suivant, jusqu'à un final fort et prenant, le roman déroule, à travers un style qui sait rendre la part belle aux envolées lyriques, aux soifs d'absolu comme aux moments les plus triviaux, toutes leurs couleurs, pour une balade sombre dans la tradition du roman noir le plus pessimiste, ici, sur fond de montagnes et de forêts, de lieux sauvages plus que de lourdeur urbaine, mais tout autant présents et sinistres.

Citation

J'étais un McNeely et, dans cette partie des Appalaches, ça voulait dire quelque chose. Enfreindre la loi était aussi génétique que la couleur des cheveux et la taille.

Rédacteur: Laurent Greusard vendredi 06 janvier 2017
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