L'Année du lion

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Roman -

L'Année du lion

Politique - Gang - Apocalyptique MAJ vendredi 16 février 2018

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 23 €

Deon Meyer
Koors - 2016
Traduit de l'anglais (Afrique du Sud) par Marie-Caroline Aubert, Catherine Du Toit
Paris : Le Seuil, octobre 2017
640 p. ; 25 x 16 cm
ISBN 978-2-02-136508-5

Des difficultés de la Renaissance

Dans un futur proche, une épidémie a détruit une grande partie de l'humanité. Les survivants sont hébétés, et un grand nombre se sont même suicidés. Deux tendances s'affrontent chez les derniers hommes : certains vont tenter de reconstruire un système de coopération à peu près viable et d'autres vont juste décider de s'organiser à la Mad Max pour piller et se battre. Le narrateur (et son père) ont décidé de défendre la première solution. Pacifique, inspiré des idées de Spinoza, le narrateur monte un village qui peu à peu va s'étoffer. Pris entre des tentations contradictoires, le système se met en place. Il y a le pacifisme d'origine, mais une personnalité, Domingo, émerge comme chef de la sécurité, et il aime porter le fer dans la plaie de l'ennemi. Il va organiser les compagnons de ce nouvel État et devenir un modèle pour le jeune narrateur. En parallèle, un pasteur tente de replacer Dieu et la morale au cœur du gouvernement et de la vie de cette micro-société qui s'organise. Il sera même prêt à faire sécession.
Nous allons suivre sous différentes formes la reconstruction de ce monde. La principale narration est assurée par le fils du fondateur, par son parcours de jeune homme qui est déçu par son père, trop pacifiste, par son passage dans les commandos qui luttent contre les pillards et les gangs de motards. S'y adjoignent des encarts où d'autres participants à cette utopie racontent leur part de vérité. Pendant cette reconstruction et les luttes internes ou extérieures, différents éléments semblent compliquer la donne : n'y aurait-il pas un traître dans la nouvelle ville en construction ? Quelles sont les réelles intentions des uns et des autres ? Qui se cache derrière les bandes de pillards ? Juste des survivants ou une organisation ? Surtout, pourquoi reste-t-il des hélicoptères qui volent et semblent surveiller les populations ?
Deon Meyer précise que ce récit il le porte depuis longtemps et qu'il a mis du temps pour le concrétiser. Toujours est-il que cela reste la description assez classique d'un monde post-apocalyptique et d'une tentative de remise en ordre. Si les personnages sont bien fouillés et décrits, les événements racontés restent dans la veine d'un mélange entre Ravage et Mad Max. Le romancier prend son temps pour raconter, et certaines scènes sont fortes et prenantes : les déplacements dans des vieux avions, quelques scènes de bagarre, la description des relations filiales ou amoureuses du narrateur, mais tout cela se trouve dans un récit qui reste, dans sa forme et son fond ( malgré une tentative par l'explication finale d'offrir une alternative intelligente mais déjà vue - en dire plus serait déflorer la fin), beaucoup trop classique pour impressionner. L'Année du lion est un bon roman qui ne se lâche pas mais, il lui manque la petite touche qui le transformerait en très bon roman.

Citation

Dans l'année du Lion, l'Ennemi nous a attaqués. Nous les avons battus. Dans l'année du Lion, j'ai perdu mon père te retrouvé ma mère. Et Domingo est mort, mais son histoire demeure.

Rédacteur: Laurent Greusard vendredi 16 février 2018
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