Okavango

Comme souvent, Mehdi s'était enfermé dans la chambre sitôt la fin du diner. Non pour faire ses devoirs comme il s'y était engagé, mais pour jouer à la console.
Ange Beuque - Les Leurres de l'éphémère
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 09 mai

Contenu

Roman - Thriller

Okavango

Ethnologique - Écologique - Trafic MAJ jeudi 17 août 2023

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21 €

Caryl Férey
Paris : Gallimard, août 2023
528 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-07-294252-5
Coll. "Série noire"

Actualités

  • 19/09 Librairie: Bibliothèques noires à Strasbourg (67)
    Septembre à Strasbourg, c'est le temps des Bibliothèques idéales – l'un des temps seulement car ces Bibliothèques idéales, créées par François Wolfermann et portées par l'association Relatio, une "association strasbourgeoise qui vise à organiser ou produire des événements artistiques ou culturels [...] structurés au sein d'un ou plusieurs festivals ou de grands rendez-vous, et articulés autour de l'actualité littéraire, musicale, théâtrale, cinématographique ou toutes autres disciplines artistiques". Parmi ces événements, donc, les Bibliothèques idéales, elles-mêmes bisannuelles: en janvier, et en septembre. Deux rendez-vous pluridisciplinaires, proposant "des rencontres croisées où le texte répond à la musique, au dessin, à la danse et à la performance" – bien au-delà, on le voit, d'un classique salon du livre.
    En 2023, les Bibliothèques idéales d'automne ont lieu du 19 au 24 septembre. La Tache noire fait partie des librairies partenaires de l'événement et, à ce titre, propose trois rencontres noires:

    Jeudi 21 septembre à 18 h 30 l'équipe de la librairie accueille dans ses murs (1, rue de Zurich – 67000 Strasbourg) Jérémy Fel qui présentera son dernier roman paru chez Rivages, Malgré toute ma rage.
    Vendredi 22 septembre à 18 heures, la même équipe vous convie à une rencontre avec Caryl Férey. À l'honneur : son roman Okavango paru chez Gallimard dans la mythique "Série noire". Rencontre extra muros puisqu'il faudra se rendre à l'Aubette (un vaste édifice construit entre 1765 et 1778, d'abord à vocation militaire, classé aux monuments historiques en 1929 et aujourd'hui l'un des musées de Strasbourg sous le nom d'Aubette 1928... bref : l'Aubette se situe place Kléber).
    Dimanche 24 septembre à 14 heures, toujours sous la houlette des libraires de La Tache noire, et à l'Aubette, il sera question de Georges Simenon et de l'adaptation graphique de son œuvre à l'occasion du 120e anniversaire de sa naissance, en compagnie de John Simenon, José-Louis Bocquet, Jean-Luc Fromental et Christian Cailleaux. Le premier roman à avoir ainsi été adapté dans la collection est Le Passager du Polarlys, un huis-clos maritime.

    Toutes ces rencontres sont gratuites, en accès libre et sans réservation préalable, dans la limite des places disponibles.
    Liens : Malgré toute ma rage |Le Passager du Polarlys |Caryl Férey |Georges Simenon |José-Louis Bocquet

Sauvages "civilisés"

John Latham, ancien soldat blanc en Afrique du Sud, a créé avec une tribu locale Wild Bunch, un lieu préservé, grâce à l'argent qu'il a gagné dans une mine de diamants. Là, il est propriétaire jusqu'à sa mort d'un vaste territoire où il organise des safaris-photos quand il ne s'agit pas de réguler certaines espèces pour préserver l'éco-équilibre. Mais à sa mort, Wild Bunch reviendra à la tribu qui actuellement s'occupe de la gérer (et apprend comment le faire). S'il a même épousé une femme de la tribu, elle est décédée et depuis il vit seul. À proximité, dans le parc naturel namibien officiel, des policiers anti-braconnage veillent. À leur tête, Betwase un homme vieillissant. Aussi, quand un braconnier est retrouvé mort au niveau de la clôture qui sépare la réserve naturelle et Wild Bunch, qu'il s'avère qu'il a été tué par un poison que fabriquent justement les gens de la tribu, la police se pose quelques questions légitimes comme de savoir ce qu'il se passe exactement dans le coin et si Wild bunch pratique la "légitime défense" en tuant les braconniers qui s'aventurent en son sein. Quand d'autres gens sont assassinés, que des bestioles venimeuses se promènent de manière peu naturelle dans les maisons des témoins potentiels, et surtout que Solanah croise le beau et ténébreux John Latham, la situation devient explosive, chacun menant son enquête de son côté. Et lorsqu'on apprend que le Scorpion, un célèbre et mystérieux chef de braconniers se promène dans la région, tout s'accélère.

Caryl Férey poursuit son tour du monde. Le voici après les territoires froids de Sibérie, de retour en Afrique (australe). Entre les restes de l'Apartheid, les soldats démobilisés et qui doivent reprendre la vie, ou continuer des exactions pour survivre, les envies de certains de s'enrichir et d'autres de profiter des ressources locales, comme cela a toujours été fait, les réserves naturelles sont mises à rude épreuve, surtout avec le réchauffement climatique et les pressions diverses des populations. Sans manichéisme, avec des personnages décrits avec soin et qui ne sont pas que des silhouettes servant à défendre ou accuser un camp ou l'autre (même si bien évidemment il est difficile d'être du côté des trafiquants et autres braconniers, ce sont surtout les personnages "sympathiques" qui ne sont pas forcément uniquement de blancs samaritains). Les lecteurs découvriront également un sens du détail, de la description de la faune et de la nature qui créent ici des images dans le cerveau - que l'on connaisse déjà un peu l'univers décrit ou que l'on en ait une représentation par des documentaires. Toujours est-il que Caryl Férey s'appuie sur une intrigue intelligemment menée, des personnages bien construits et auxquels on s'attache pour raconter une histoire qui prend aux tripes, qui présente un bout de ce monde dans lequel nous sommes bien obligés de rester et pour rappeler combien il convient de préserver le peu qu'il nous en reste.

Citation

D'étranges rumeurs couraient sur Wild Bunch ; elles disaient que des hommes s'y transformaient la nuit, que les empreintes de leurs pas disparaissaient soudain du sol, qu'ils devenaient lions, ou léopards, qu'ils tuaient au hasard ceux qui s'aventuraient sur leur territoire, qu'on retrouvait des cadavres lacérés au-delà des clôtures électrifiées, à demi dévorés...

Rédacteur: Laurent Greusard mercredi 21 juin 2023
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page