Contenu
Duel
Poche
Inédit
Tout public
160 p. ; 19 x 12 cm
ISBN 978-2-913904-46-0
Coll. "Bib Boire"
C'est dans les vieux pots...
Skirmmer, policier du nord de la France, aime travailler en solitaire. Même s'il obtient de bons résultats, son supérieur veut à tout prix lui adjoindre Drack, un vieux flic, surtout pour l'épauler dans une nouvelle enquête. Qui a bien pu tuer une belle femme, inconnue, retrouvée dans les eaux sales de la rivière locale ?...
Il y a trente ans, Jean-Pierre Bastid et Michel Martens s'engageaient en littérature policière avec des superbes évocations à mi-chemin entre le noir pur de tueurs sadiques, de prises d'otages et des intrigues qui menaient à une critique sociale. Avec le temps, le duo s'était fait beaucoup plus discret. Avec malice, les voici de retour pour un roman court, qui met en scène l'antagonisme de plus en plus violent entre deux policiers. Serait-ce une parabole même sur les relations entre les deux auteurs, entre deux façons de concevoir le texte ?
En tout cas, servi par un plan judicieux et une construction qui force le lecteur à suivre le personnage central dans ses moindres recoins et le pousse à partager son esprit, Duel se positionne sur un rail émotif et conduit le héros et les voyeurs que nous sommes jusqu'au désastre final sans qu'il soit possible de changer de destination. Le roman ressemble à un entonnoir en pente descendante, de plus en plus rapide, dirigeant Skirmmer vers la noirceur totale. Le roman s'ouvre par un homme en pleurs auprès du cadavre de la femme qu'il aime et qu'il a tuée. D'habitude ce sont là les fins d'histoires classiques, le début pour les romans policiers. Avec Jean-Pierre Bastid et Michel Martens, c'est un leitmotiv en mode mineur sur l'amour et la mort qui reviendra hanter le livre.
En partant d'un sujet simple, en s'appuyant sur une construction rigoureuse mais épurée, en se concentrant sur un personnage qui s'invite sur le devant de la scène et ne la quitte plus, les deux vieux papys nous font le coup des Rolling Stones pour un come back ou une tournée d'adieu, mais sans les paillettes, les rhumatismes et les requins de studio cachés derrière les amplis, avec juste du métier, un peu de cynisme et l'envie de faire partager un peu de plaisir avec les vieux complices que sont les lecteurs.
Citation
Alors je n'ai plus qu'à attendre. Parce qu'au fond, c'est ça la vie. Attendre la Mort.