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LIVRES
Dans la série des crimes réels repris et racontés par des écrivains qui essaient de faire revivre des gens et des situations, Victor Guilbert s’attaque à l’histoire d’un meurtre caché, d’un cadavre enseveli sous les décombres des attentats du 11-Septembre et noyé sous une avalanche de policiers incompétents, de juges sans consistance et d’une période que l’on veut oublier, ou refouler.
Reprenant l’un des fondamentaux du whodunit, avec un meurtre au cours d’une pièce de théâtre, Maurizo De Giovanni, avec cette onzième aventure de son commissaire Ricciardi nous offre une intrigue mélancolique. Elle sent la fin d’année et de son personnage. Mais elle sent surtout la fin d’une époque : le fascisme ne va pas tarder à s’allier au nazisme. Le tout dans un style classique mais très romanesque.
Avec ou sans cheval, Troie est un roman tout en demi-teintes, comme dans l’ombre. Un récit d’espionnage, de manipulation, de luttes sauvages cachées, vu à travers les yeux d’une femme manipulée et manipulatrice raconté avec une grâce infinie par une Lea Carpenter inspirée. Un bijou stylistique.
L’Archipel réédite le roman de Robert L. Pike qui a connu son heure de gloire au cinéma grâce à l’interprétation de Steve McQueen en lieutenant de police de San Francisco. Terriblement efficace, Bullitt est retrace l’enquête d’une équipe de flics qui veulent coincer l’assassin d’un gangster qui allait témoigner devant une commission d’enquête. Dans la grande veine des romans de procédure de l’époque.
Pour cette nouvelle enquête dans les îles de la Polynésie française, le détective Al Dorsey se retrouve opposé à des zombies, des singes, des migrants et des trafiquants de drogue qui essaient d’ouvrir le marché au fentanyl. De quoi sortir du farniente, de la plage, et des angoisses d’un futur père de famille pour se confronter à un monde étrange (mais avec drôlerie).
Pour sa nouvelle enquête policière, Isabelle Ménard propose un huis-clos dans une résidence de séniors. L’auteure fait preuve d’ingéniosité pour une intrigue dont la structure surprend. Surtout avec des suspects qui sont des personnes âgées et une victime qui était amnésique. Une lecture plaisante.
Petit bijou d’intrigue, adapté au cinéma par Henri-Georges Clouzot, L’Assassin habite au 21 raconte la traque d’un tueur en série, dans les rues de Londres, qui nargue Scotland Yard. Stanislas-André Steeman nous plonge dans une comédie policière et joue avec les codes de l’époque : un whodunit malicieux sous forme de huis-clos (ouvert) avec un superintendant qui va se faire damer le pion.
Julien Codaccioni nous propose le portrait fin d’un adolescent attardé dans un milieu gangrené par la violence. Il décrit dans un style serré la tentative de ce Mauro pour s’extraire de sa condition et qui va immanquablement partir en sens inverse.
Michaël Guittard nous offre un récit délicieux d’aventures hommage aux écrivains populaires du début du XXe siècle. Son intrigue s’articule autour d’une vengeance, menée par un esprit convoqué et revenant d’entre les morts pour semer la terreur. Mais c’est compter sans une journaliste intrépide et un libraire voleur gentleman qui n’a pas froid aux yeux. Un peu comme si un jeune Arsène Lupin combattait contre les esprits sauvages. Réjouissant !
Le romancier britannique Cecil M. Wills nous propose un intéressant whodunit dans la campagne anglaise avec des convives réunis dans un prieuré qui se réveillent avec un meurtre et un braquage sur le dos. L’arrivée de l’inspecteur Geoffrey Boscobell va mettre à mal certaines théories et révéler les dessous sales d’une affaire ordinaire et domestique.
Après le succès de La Croisière, Catherine Cooper persévère avec Le Lagon. Empruntant un structure et une tonalité désuètes, l’auteure semble se complaire à parodier une vieille littérature sans son acidité. Elle ne traite des turpitudes d’une classe aisée qu’en surface, et évite de plonger dans ce qui aurait pu donner du charme à cette intrigue convenue.
Avec Mirage, Camilla Läckberg et Hendrik Fexeus clôturent leur trilogie avec leurs deux enquêteurs improbables. Et ils ont fort à faire car un assassin très dangereux, sorte de Moriarty solitaire, menace la Suède en plein Noël. Il veut s’en prendre à un ministre et a volé des tonnes de produits explosifs. En même temps, la solution pour l’arrêter passe par la compréhension d’énigmes mathématiques et par la résolution de squelettes laissés dans les interstices du métro. Il va falloir bouger tous les muscles et tous les neurones pour s’en sortir. Le travail est là et ravira les fans.
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